Alors que le monde reste sous le spectre d’une récession, que l’inflation n’a pas dit son dernier mot, que la situation géopolitique ukrainienne n’est toujours pas résolue et qu’une crise des matières premières énergétiques reste en suspens, les marchés entrent dans l’ère 2023 sur des bases pour le moins fragiles. Leur résilience devenue légendaire depuis la crise du subprime de 2007-2009 pourra-t-elle à nouveau faire ses preuves et nous offrir, contre toute attente, une année 2023 à nouveau positive, ou bien est-ce que la chape de plomb va maintenir la pression, et marquer une seconde année en bilan négatif sur nos indices majeurs – chose qui ne s’est pas observée depuis ladite crise, soit depuis plus de 12 ans ?
Si le consensus tend majoritairement vers la seconde hypothèse, bien malin serait celui qui pourrait avoir la moindre certitude quant à la direction que vont prendre les marchés en cette nouvelle année, et nous allons essayer de voir quels pourraient être les nouveaux drivers qui vont influencer les investisseurs sur ce millésime 2023 à venir…
LES POINTS CLÉS DE 2022
Quels sont dans un premier temps les principaux points qu’on devra retenir du bilan de cette bien particulière année 2022 et quelles conséquences devrait-on en tirer ?
Voici, déjà, la liste des points en question :
- Alors que l’année 2022 est, pour tout le monde, une année à marquer d’une pierre noire, les deux événements clés qui l’ont dirigée sont, chacun dans leur genre, très révélateurs des dérives de notre monde : l’inflation, qui est en grande partie à mettre sur le dos des politiques des banques centrales qui ont pris une fâcheuse tendance aux QE à outrance, dégradant de fait la véritable « valeur de l’argent » ; la situation géopolitique en Ukraine, qui nous prouve que même en 2022, ce genre de conflit peut encore se produire au sein notamment de nos grandes puissances censées être plus modérées.
- De ces deux événements majeurs ont découlé deux points : d’un côté, l’inflation a engendré une année particulièrement douloureuse pour les valeurs technologiques, souvent plus impactées par la remontée des taux ; d’un autre, la situation géopolitique et l’implication notamment de la Russie ont permis au secteur de l’énergie de bien tirer son épingle du jeu, avec naturellement celui de la défense.
- Aussi, outre-Atlantique, le trio majeur termine l’année dans un rouge vif mais dispersé ; dispersion suivant la logique précédente, à savoir, impact de la remontée des taux sur la tech. Ainsi, en lanterne rouge, on retrouve le Nasdaq 100 avec une chute annuelle de près de 33%, soit sa quatrième pire performance depuis les années 2000 après les -40% de 2008 (crise du subprime) et les -39% de 2000 et 2002 (bulle Internet). Impacté par sa composante Nasdaq, le S&P 500 lui emboîte le pas avec une contreperformance annuelle de -20% environ, soit sa troisième pire performance depuis les années 2000 après les -37% de 2008 (crise du subprime) et les -22% de 2002 (bulle Internet). Enfin, plus industriel que ses pairs, le Dow Jones clôture le podium avec une baisse annuelle de presque -9%, soit là aussi sa troisième pire performance depuis les années 2000 après les -34% de 2008 (crise du subprime) et les -16% de 2002 (bulle Internet).
- Du côté de l’Europe, on notera que seul le FTSE 100 anglais réussit à finir l’année dans un vert très léger, grappillant 0,30%. Derrière lui, la surprise vient de l’Ibex espagnol (-5,5%) suivi par le Cac français (-9,5%), le Dax allemand (-12,3%), le FTSE Mib italien (-13,3%) et l’AEX néerlandais (-13,6%). Surprise espagnole qu’on peut attribuer à la forte composante des valeurs énergétiques au sein de l’indice.
D’un point de vue général sur les principaux indices mondiaux, l’année aura été globalement baissière, avec trois périodes de rebond majeur durant les mois de mars, juillet puis octobre/novembre. On ne manquera pas de noter que, dans l’ensemble, l’Europe aura mieux résisté que les Etats-Unis cette année 2022, impact des valeurs tech oblige.
- Bilan 2022 des principaux indices européens
- Bilan 2022 des principaux indices américains
En dehors de cette classe d’actifs majeurs que sont les indices, nous pouvons faire un tour d’horizon des autres actifs parmi les plus représentatifs de la sphère financière.
Gold (or) : stable sur 2022
L’or a commencé l’année autour des 1.800 dollars l’once pour la finir autour des 1.800 dollars l’once. Un résultat de fin d’année relativement plat pour la valeur refuge phare. Un bilan qui a surpris. En effet, avec la déclaration de guerre en Ukraine début février 2022, l’inflation induite par la crise du Covid et la politique de QE (Quantitative Easing) à outrance des banques centrales s’accentue et s’installe durablement. Aussi, on a pu assister, comme le prévoyait la plupart des investisseurs, à une hausse du prix de l’or, lui faisant battre un record historique à 2.070 dollars l’once le 8 mars 2022.
C’était sans compter l’intervention des banques centrales, qui, pour combattre l’inflation, ont décidé d’augmenter les taux d’intérêt, notamment la Fed qui a procédé cette année à la plus rapide hausse de taux de son histoire. Les monnaies s’en sont trouvées renforcées et l’or sous pression comme en témoigne la correction entre les mois d’avril et novembre (beaucoup plus marquée sur l’once d’or en dollars) qui a vu l’once revenir vers les 1.615 dollars.
On notera par ailleurs que l’or est resté finalement assez résistant cette année, en comparaison à d’autres actifs, avec une performance annuelle flat (-0,30%), il dépasse largement les indices qui ont cédé entre 8% (Dow Jones) et 33% (Nasdaq) cette année, ou encore le livret A avec ses 2% de rendement annuel (rendement absolu négatif compte tenu du contexte inflationniste actuel).
Brent (pétrole) : tendu cette année
Le prix de pétrole a fortement fluctué cette année, mais a fini en positif pour la deuxième année consécutive avec une hausse de presque 10% à quasiment 86 dollars le baril. Le prix a d’abord bondi à l’annonce de l’invasion russe en Ukraine, faisant ainsi grimper le baril de pétrole à 139 dollars, son plus haut niveau depuis 2008. Sur la seconde partie de l’année, on a vu le prix rechuter, en raison principalement de la baisse de la demande du principal importateur chinois et sa politique « zéro-Covid » et à l’augmentation des taux d’intérêt par les principales banques centrales à travers le monde. Voir notre article Pétrole : enjeux et facteurs principaux des prix à la pompe.
Malgré le fait que la guerre en Ukraine s’ancre de plus en plus et est destinée à durer, les inquiétudes d’une récession qui devient de plus en plus probable et la hausse des taux d’intérêt poussent les investisseurs à rester prudents quant à leurs investissements sur le Brent. Cette tendance pourrait fort bien se poursuivre en 2023.
EUR/USD : rebond de fin d’année, mais année baissière
Cette année a été historique pour la paire emblématique, sous-jacent le plus traité dans le monde. L’euro a en effet perdu beaucoup de force face au dollar et est passé, pour la première fois depuis décembre 2002, sous la parité absolue : le 28 septembre 2022, le taux de change EUR/USD a atteint un plus-bas quasi historique (depuis la création de l’euro) à 0,9536 dollar.
Cette chute des trois premiers trimestres est majoritairement due à la politique très agressive engagée par la Fed pour lutter contre la forte inflation induite par l’explosion des prix de l’énergie et à la crise du Covid, mais également au fait que la Banque Centrale Européenne a tardé à mettre en place des outils pour contrer l’inflation en Europe.
Conjointement à la configuration sur l’or, c’est fin septembre que l’on a vu l’euro reprendre de la force grâce à une hausse des taux d’intérêt européens et à l’annonce de Jerome Powell prévoyant un ralentissement de la cadence de hausse de taux de la Fed sur la fin d’année 2022 et le début 2023.
Malgré ce vif rebond sur la fin d’année, l’euro perd tout de même près de 6% sur 2022, mais finit au-dessus de la parité à 1,07.
Bitcoin en péril : pas de « crypto-refuge » pour le moment
Cette année 2022 ne fut pas sans rebondissement pour la sphère des cryptoactifs. Le Bitcoin évolue depuis maintenant début novembre aux alentours des 16.000$ (un prix jamais atteint depuis 2020) alors qu’à la même période l’année dernière, son prix frôlait les 70.000$. Alors que de fervents défenseurs des cryptomonnaies attendaient une décorrélation du Bitcoin et des marchés actions traditionnels, cette année est venue contredire ce sentiment en montrant au contraire une corrélation entre le Bitcoin et notamment l’indice de référence technologique (Nasdaq) ; celle-ci s’est vue renforcée, rendant plus prévisible les mouvements du Bitcoin. On a pu alors assister à une chute du Bitcoin d’environ 65% contre une baisse de « seulement » 33% pour le Nasdaq, fragilisant ainsi encore une fois sa réputation de « nouvelle valeur refuge » et renforçant sa réputation d’actif à hauts risques.
Les nombreux piratages et crises subies cette année n’ont pas aidé l’écosystème et ont même donné de nouveaux arguments à ses détracteurs. La chute de Terra et la faillite de FTX ont encore révéler qu’une mauvaise gestion du risque et certaines mauvaises pratiques étaient encore très présentes dans la crypto-sphère. Lire à ce sujet notre récent article Tremblement de terre pour la crypto-sphère.
Une faille directement utilisée par la BCE (sous la direction de Christine Lagarde) pour renforcer et légitimer sa politique de supervision et de régulation. En octobre, on a d’ailleurs pu voir le Conseil européen voter pour une version finale du texte MiCA, et dès juillet, la BCE encourageait les Etats membres de l’UE à anticiper son entrée en vigueur. Même si les NFT et la DéFi (finance décentralisée) ne sont pas directement impactés, cela reste un chamboulement très important pour l’univers cryptomonnaie au sein de l’Union européenne. Cependant, la banque centrale européenne encourage une modernisation de la finance et sa digitalisation, et étudie la possibilité de mettre en place un euro numérique d’ici 2027.
Une chose reste sûre : 2023 n’en sera pas moins mouvementée pour la crypto-sphère.
Le spectre de la récession derrière l’inflation ?
C’est naturellement le sujet phare du moment, et ce qui aura été le principal driver du marché sur cet exercice 2022. Pour rappel, l’inflation est causée par une hausse des prix des biens et services dans une économie. Il y a plusieurs facteurs qui peuvent contribuer à l’inflation, notamment la hausse des coûts de production, la hausse de la demande pour les biens et services, et la hausse de l’offre de monnaie. La politique monétaire des banques centrales, comme la Réserve fédérale aux États-Unis, peut également avoir un impact sur l’inflation en réglementant la quantité de monnaie en circulation dans l’économie. N’hésitez pas à lire ou relire à ce sujet notre article Inflation vs banques centrales : le bras de fer continue.
On notera des piques d’inflation significatifs. En Europe, la France ne s’en sort pas si mal, mais rappelons ici qu’elle n’avait pas atteint un tel seuil d’inflation depuis 1985. Ce classement est, comme indiqué, non exhaustif. En Europe, une majeure partie des pays de l’Est sont à des taux compris entre 13 et 23%. Dans le monde, on pourra relever les taux asphyxiants des pays comme le Venezuela (156%), le Liban (142%), la Syrie (139%), le Soudan (103%) ou, bon dernier du classement, le Zimbabwe (244%).
Quant au spectre de la récession, il est loin d’avoir disparu. La récession est une période de ralentissement économique généralisé qui se caractérise par une baisse du PIB, une hausse du taux de chômage et une baisse des investissements et de la consommation des ménages. Une récession peut être causée par plusieurs facteurs, tels que la hausse des taux d’intérêt, l’augmentation de l’incertitude économique, la baisse de la demande pour les biens et services, et les chocs externes tels que les guerres ou les catastrophes naturelles. Les récessions ont généralement lieu lorsque l’économie est en train de ralentir de manière significative, mais elles peuvent également se produire lorsque l’économie est en croissance lente ou plate.
Remue-ménage dans le monde de la tech : les GAFAM ne sont plus !
Comme évoqué ci-dessus, les valeurs technologiques américaines ont particulièrement été affectées par la remontée des taux provoquée par l’inflation. Les capitalisations boursières des grands noms du secteur ont parfois fondu comme neige au soleil, et l’hégémonie de la tech n’est plus tout à fait la même, tout en restant néanmoins importante.
Concernant les GAFAM, avant même ce remue-ménage, le sigle lui-même était devenu caduque depuis le changement de Google en Alphabet, et de Facebook en Meta Platforms. Seulement, avec cette année douloureuse, le classement des plus grosses capitalisations au sein des indices principaux concernés – à savoir le Nasdaq et le S&P – s’est vu chamboulé, notamment par la chute de Meta, ex Facebook, mais aussi celles de Tesla et Netflix. Ce sera par ailleurs le thème de notre prochain article à ne pas manquer.
On constate ainsi que Meta a perdu trois places au classement des plus grosses capitalisations du secteur au profit du solide Nvidia et de Tesla, malgré le déclin du fleuron d’Elon Musk en fin d’année. On remarquera également l’écart conséquent entre le quatrième, Amazon, et les trois outsiders, qui « plafonnent » autour des 350 milliards de dollars. Si on considère le « Top 7 » des valeurs technologiques, on réalise alors qu’à elles seules, elles pèsent plus de la moitié du Nasdaq 100 (soit plus que les 93 autres réunies) et plus d’un cinquième du S&P. Ce qui reste conséquent, et maintient un poids du secteur très important au sein de l’indice de référence mondial majeur. A titre comparatif, si on prend le « Top 7 » des valeurs du S&P hors tech, on obtient une capitalisation totale moitié moindre, soit environ 10% de l’indice, avec des titres comme Berkshire Hathaway, Johnson & Johnson, UnitedHealh, Exxon Mobil, Visa, JPMorgan Chase et Walmart.
Focus sur le Cac 40
Comme nous venons de le voir, l’indice national de référence signe une année sans envergure. Après une forte chute due à la pandémie mondiale, le Cac, bien qu’ayant fortement rebondi depuis mi-mars également, n’a pas réussi à retrouver encore ses niveaux d’avant crise.
Quelles sont les principaux points à connaître sur l’année 2022 pour l’indice de la place parisienne ? Quelles valeurs se sont démarquées, dans le bon comme le moins bon sens du terme ? Quel palmarès pourra-t-on retenir ?
- D’abord, on notera que cette année aura vu une minorité du Cac (11 valeurs très exactement) clôturer l’année dans le vert, contre une majorité donc (soit 29 valeurs) dans le rouge. L’analyse du tableau ci-dessus montre ainsi que la moyenne des gains reste nettement inférieure à la moyenne des pertes, et que le palmarès révèle assez le contexte global avec deux valeurs du secteur de la défense sur le podium : la pole position revenant en effet à Thales, avec une avancée majeure de plus de 63%, le titre ayant malgré lui profité de la situation géopolitique tendue en Ukraine. Avec une performance bien moins impressionnante (+9%), la quatrième place revient à Safran. Autre secteur à avoir tirer son épingle du jeu cette année, l’énergie, qui offre donc au géant TotalEnergies la médaille d’argent de 2022, avec un bond de 41,5% environ, et à Engie la médaille de bronze, avec une hausse plus modeste de presque 11%. Autre titre à avoir terminé l’année dans le vert, Sanofi, valeur défensive, qui avait de surcroît subi une forte chute fin août dernier, en allant jusqu’à perdre 20% en deux jours, avant de profiter d’une nette reprise qui lui a permis de terminer l’exercice dans le vert (+5,5%). Enfin, la surprise vient du constructeur automobile Renault, qui termine 2022 avec une hausse d’environ 2,4%, profitant d’un contrecoup de rattrapage après avoir été particulièrement malmené ces derniers temps. L’arrivée du nouveau CEO, Luca Di Meo, n’y est pas totalement pour rien non plus.
- Ensuite, du côté des bien plus nombreuses baisses, on ne sera pas surpris de retrouver en lanterne rouge le groupe Teleperformance, après avoir été soupçonné de violation des droits du travail par les instances colombiennes, mais qui a su très bien gérer la communication de crise, reprenant plus de 43% depuis son point bas du 11 novembre dernier. Le spécialiste des bio-analyses, Eurofins Scientific, traverse lui aussi une période difficile ; le cours de l’action chute de plus de 38% an partie à cause de la baisse du nombre de tests Covid, qui pèse sur les bénéfices du groupe. Autre action en baisse : Michelin ; le géant des pneumatiques clôture l’année sur une baisse de plus de 25%, freiné, notamment, par la sortie du marché russe et les restrictions sanitaires en Chine. Sur les neuf premiers mois de 2022, les volumes de pneus vendus se tassent (-2,4%).
- Enfin, on notera que 14 des titres de l’indice phare national ont réussi à atteindre de nouveaux plus-hauts historiques cette année 2022 pourtant difficile, pour la plupart en début d’année (à l’exception des valeurs en hausse comme TotalEnergies par exemple) ; c’est d’ailleurs le cas du Cac lui-même, qui avait démarré l’année sur un nouveau record, avant de bien rapidement déchanter.
Voici maintenant un tableau récapitulatif global des valeurs du Cac 40, classées par performance annuelle, avec notamment l’indication de celles qui ont réussi à afficher un nouveau record :
Savoir désormais ce que nous réserve le cru 2023 n’est bien évidemment pas une mince affaire. Tout au long de cette année 2022 des facteurs comme les restrictions monétaires, le Covid, l’effondrement de l’immobilier en Chine et la guerre entre la Russie et l’Ukraine ont participé au ralentissement de l’économie mondiale. Avec une récession qui devient quasiment inévitable, il faudra en 2023 adopter une stratégie plus défensive face au ralentissement économique.
Etant donné que le marché obligataire vient de sortir d’une phase de taux très bas, voire négatifs pour certains Etats, et compte tenu de l’environnement inflationniste actuel, il est peu probable que les rendements s’inversent d’ici peu. Les obligations souveraines et les valeurs refuges telles que l’or seront donc des actifs à surveiller en 2023.
Malgré le ralentissement économique prévu au Etats-Unis et en Europe, la volatilité attendue en 2023 offrira certainement de bonnes opportunités aux investisseurs. Mais la patience sera un facteur clé cette année dans cet environnement incertain. Il faudra donc au cours de l’année privilégier les actions de croissance qui dépendent généralement moins du cycle économique et qui seront donc moins impactées par cette phase de recul.
Pour l’heure, nous allons nous contenter de vous faire part de nos points de vue techniques sur l’ensemble des indices principaux, ainsi que sur le fameux trio étalon (or/pétrole/eurodollar), avec les niveaux clé à surveiller, notre sentiment et surtout les balises du terrain graphique.
Point de vue technique sur les actifs majeurs mondiaux
La question que vont se poser désormais les investisseurs est la suivante : la fragilité induite lors de l’exercice 2022 est-elle désormais impactée dans les cours, ou bien faut-il craindre une nouvelle année difficile, dans un contexte de récession et de crise géopolitique ? Les marchés pourront-ils à nouveau surprendre par leur résilience ? A suivre et de très près…
Voici donc notre tour d’horizon technique, avec des graphiques pris en base hebdomadaire :
- Analyse technique du Cac 40
Le Cac n’est pas parvenu à rallier ses plus-hauts de début 2022. Pour autant, le rebond initié fin septembre dernier reste solide, et la première semaine de 2023 a été très positive pour les indices européens. L’indice national s’apprête à faire face à une forte zone de résistance.
- Vers le haut : on surveillera d’abord les précédents plus-hauts autour des 7.270 points, puis la zone correspondant à la fois à la forte oblique de résistance et à la projection des 61,8% de la dernière vague de hausse autour des 7.790 points et enfin le swing-move situé vers les 8.940 points en extension.
- Vers le bas : il faudra attendre la cassure des 6.120 points pour envisager la reprise de la correction. On pourra alors d’abord viser l’overlap des 5.650 points en amont d’une plus forte détérioration vers les 4.935 points.
- Analyse technique du Dax 40
Depuis quelques années, le Dax allemand est un peu à la traîne par rapport à ses homologues européens, sans pour autant avoir une configuration différente. Rappelons au passage que le Dax est le seul indice à être en « total return », c’est-à-dire le seul à inclure les dividendes réinvestis, ce qui en fait un indice de rendement et non de prix.
- Vers le haut : on surveillera d’abord les précédents plus-hauts autour des 16.300 points, puis la zone correspondant à la projection des 61,8% de la dernière vague de hausse autour des 17.720 points et enfin le pullback sur le précédent canal situé vers le seuil psychologique des 20.000 points en extension.
- Vers le bas : il faudra attendre la cassure des 13.160 points pour envisager la reprise de la correction. On pourra alors d’abord viser la borne de support des 11.360 points en amont d’une plus forte détérioration vers les 9.900 points.
- Analyse technique du S&P 500
L’indice de référence mondial offre moins d’optimisme que ses acolytes européens, avec une lourde composante technologique qui lui confère encore un biais correctif. Les cours restent par ailleurs inscrits au sein d’un large canal ascendant de long terme.
- Vers le haut : on surveillera d’abord les précédents plus-hauts autour des 4.770 points, puis la zone correspondant à la borne supérieure dudit canal autour des 5.550 points et enfin le swing-move de la dernière vague de hausse situé vers le seuil des 6.200 points en extension.
- Vers le bas : la cassure de la borne inférieure du canal située vers les 3.370 points serait de mauvais augure pour la suite des événements. On pourra alors d’abord viser l’overlap des 2.950 points en amont d’une plus forte détérioration vers les 2.480 points.
- Analyse technique du Dow Jones
Etant un indice plus industriel et par ailleurs plus réduit, le Dow a su mieux résister que l’ensemble de ses pairs cette année 2022. Même s’il semble improbable qu’il fasse cavalier seul, il offre un peu plus d’espoir outre-Atlantique avec une configuration moins bearish que ses confrères.
- Vers le haut : on surveillera d’abord les précédents plus-hauts autour des 37.100 points, puis la zone correspondant à la forte oblique de résistance autour des 41.700 points et enfin le swing-move de la dernière vague de hausse le situé vers le seuil des 47.600 points en extension.
- Vers le bas : il faudra attendre la cassure des 29.500 points pour envisager la reprise de la correction. On pourra alors d’abord viser la borne de support sur l’overlap des 26.700 points en amont d’une plus forte détérioration vers les 21.850 points.
- Analyse technique du Nasdaq 100
C’est donc en toute logique que le Nasdaq a sous-performé ses pairs, plombé par sa composante technologique dans un contexte inflationniste de remontée des taux. On notera que l’indice des ex GAFAM démarre l’année 2023 sur le test d’une zone de support majeure sous forte pression.
- Vers le haut : on surveillera d’abord l’overlap des 13.600 points, puis la zone correspondant aux précédents plus-hauts situés autour des 16.700 points et enfin la fameuse oblique de résistance majeure située vers les 20.800 points en extension.
- Vers le bas : la cassure des 9.700 points serait là aussi de très mauvais augure pour le Nasdaq. On pourra alors d’abord viser la borne de polarité des 7.760 points en amont d’une plus forte détérioration vers les 5.900 points.
- Analyse technique du Gold (or)
Après avoir dépassé ses plus-hauts historiques qu’elle a testé à deux reprises (en août 2020 puis en mars 2022), l’once d’or a entamé une correction majeure qui a finalement pris la tournure d’un flag. Ce-dernier pourrait toucher à sa fin, mais il est encore un peu trop tôt pour trancher. A surveiller de près en ce début d’année…
- Vers le haut : on surveillera d’abord la borne supérieure dudit flag autour des 1.965 dollars, puis la zone correspondant aux précédents plus-hauts situés autour des 2.075 dollars et enfin la projection de 61,8% de la dernière vague de hausse située vers les 2.200 dollars en extension.
- Vers le bas : sous le point pivot des 1.750 dollars on s’attendra au test de la borne inférieure du flag située autour des 1.615 dollars en amont d’un retour vers la borne de polarité majeure des 1.540 dollars.
- Analyse technique du Brent (pétrole)
Après une chute historique entre janvier et avril 2020 qui l’a mené vers les 16 dollars, le baril de Brent a initié une reprise fulgurante qui lui a permis de revenir proche de ses records historiques. Depuis mars 2022, les cours sont dans une phase de consolidation qui semble vouloir dessiner un flag dont la sortie sera déterminante pour la suite…
- Vers le haut : on surveillera d’abord la borne supérieure dudit flag autour des 97,20 dollars, puis la zone correspondant au seuil de résistance majeure intermédiaire située autour des 126 dollars et enfin le palier des plus-hauts historiques situé vers les 146,50 dollars en extension.
- Vers le bas : sous la borne inférieure du flag située autour des 70,80 dollars on s’attendra au test du seuil des 60 dollars en amont d’un retour vers l’overlap majeur des 46 dollars.
- Analyse technique de l’EUR/USD
On voit très clairement que les cours de l’EURUSD sont enfermés au sein d’un large canal de long terme légèrement descendant. La très forte chute initiée en mai 2021 n’a cependant pas permis à la paire mondiale majeure de tester à nouveau la borne inférieure dudit canal, et le rebond de fin d’année vient la positionner en plein milieu, entre les deux bornes.
- Vers le haut : on surveillera d’abord le croisement des moyennes mobiles à 100 et 200 périodes autour des 1,1230 dollar, puis la zone correspondant à la borne supérieure du fameux canal vers les 1,7700 dollar et enfin le palier des plus-hauts précédents situé vers les 1,2300 dollar en extension.
- Vers le bas : sous le seuil psychologique des 1,000 dollar on s’attendra au test précédent point bas des 0,9530 dollar en amont d’une chute vers la borne inférieure dudit canal située autour des 0,9000 dollar.
Début 2023 : quoi de neuf chez DT Expert qui va fêter ses 12 ans ?
Avant toute chose cependant, en épilogue à cet article, permettez-nous de vous souhaiter à tous une excellente nouvelle année. Qu’elle vous amène surtout paix, santé (évidemment !) et sérénité dans votre vie en général et, cerise sur le gâteau : prospérité dans votre portefeuille. L’occasion pour nous de vous remercier également car chaque année qui passe scelle un peu plus la confirmation du succès de la création et du lancement il y a presque 12 ans de Dagher Trading, devenu depuis DT Expert.
Nous espérons donc continuer à vous compter de plus en plus nombreux dans nos rangs. Soyez certains que nous ferons tout pour vous satisfaire et faire en sorte que 2023 soit à la hauteur de vos attentes, après une année 2022 difficile, mais que nous avons su gérer malgré tout.
Afin de continuer de vous accompagner au mieux durant cet exercice 2023, nous sommes ravis de vous présenter deux nouveautés que nous avions hâte de vous proposer :
- Le fonds T’nT Dynamic de DT Expert est enfin lancé !
Fort de 25 ans d’expérience sur les marchés financiers, et de plus de 12 ans d’existence désormais, DT Expert a décidé de lancer son fonds T’nT Dynamic qui sera à ce jour le premier fonds français dédiés aux produits dérivés type Turbos, soit notre spécialité.
En préambule, nous tenions à vous remercier de votre patience et de votre fidélité. Nous avions en effet évoqué cette idée début 2022, que nous avions alors dénommée Cellule VIP mais devant la demande importante, nous avons préféré créer un fonds, ce qui nécessite du temps, afin de vous offrir le meilleur service possible.
Par ailleurs, ce décalage dans le timing aura été finalement bénéfique au regard de cette année 2022 qui aura été on ne peut plus difficile et qui n’aurait vraisemblablement pas dégagé de gains conséquents (le contexte d’alternance entre fortes vagues de baisses suivies de forts rebonds est en effet l’un des plus dangereux, sinon le plus dangereux à traiter, quel que soit le degré d’expérience).
Aussi, nous sommes confiants que cet exercice 2023 sera plus propice, car une tendance plus nette va devoir se dessiner, qu’importe pour nous qu’elle soit haussière ou baissière puisque nous avons l’avantage de pouvoir profiter des deux invariablement.
Un mail destiné aux détails du lancement de ce fonds vous a été adressé.
- Découvrez notre nouveau catalogue de formations T’nT (Trading & Training)
Vous n’êtes bien évidemment pas sans le savoir, nous vivons une époque totalement particulière, et ce, à de nombreux points de vue. De cette époque, des changements parfois radicaux, sinon substantiels, sont venus bousculer les paysages économique, social et professionnel, et il en sort indéniablement plusieurs facteurs :
- Le télétravail a augmenté naturellement, allant jusqu’à se démocratiser au sein de tous les métiers pour lesquels cette option était envisageable.
- La situation économique pour de nombreuses personnes s’est trouvée très aggravée, sinon au moins affaiblie, particulièrement pour des professions libérales et/ou entrepreneuriales.
- Les gens ont développé de nouvelles habitudes, tant au niveau de leur consommation que de leur organisation.
Ainsi, de ces trois points majeurs ont découlé légitimement et logiquement : une aptitude à rester davantage chez soi, une appétence accrue à un monde de plus en plus virtuellement connecté, une habitude de nouveaux outils (Zoom, Teams, etc.) de visioconférence, un gain de temps dans les déplacements, et une inquiétude quant à la façon de gérer son argent, devant une crise économique majeure, et un bouleversement des paradigmes financiers.
C’est pourquoi, nous avons décidé avec notre partenaire Highwave Capital de créer une structure dédiée, T’nT (Trading & Training) au sein de laquelle nous vous proposons notre large gamme de formations. Ces formations vous permettront d’approfondir ou de parfaire vos connaissances financières et s’adressent à tout type de niveau. Nous mettons un point d’honneur à la qualité de l’enseignement, mais surtout à l’adaptation sur mesure et au parfait mélange de théorie et, surtout, de pratique, car nous savons que c’est l’essentiel et souvent ce qui manque aux formations traditionnelles.
Aussi, n’hésitez pas à découvrir la liste de ces formations en cliquant ici et de vous adresser à nous pour toute demande d’information complémentaire.
- Et bien sûr nos services DT Turbo et DT Warrant
Si la majeure partie de nos abonnés restent fidèles et satisfaits, il y a également des gens déçus, parfois à tort, parfois à raison. Tout dépend de leur timing d’arriver au sein de notre service. A ceux-là aussi et surtout, nous tenions à témoigner notre compréhension ainsi que notre estime, tout en leur rappelant qu’un bon money-management se mesure sur la durée.
Et c’est d’ailleurs l’un des axes de développement et d’amélioration que nous avons décidé de poursuivre cette année : aider nos abonnés à mettre en place non seulement de bonnes stratégies mais aussi un bon principe de money-management, afin de les assister au mieux dans la gestion de leur portefeuille, en fonction de la taille de celui-ci, de leur profil d’investisseur et de leur tolérance au risque.
Il existe de nombreux moyens de jouer les mouvements de hausse ou de baisse en Bourse. Vous le savez désormais très bien, celui sur lequel nous nous sommes spécialisés se tourne vers les turbos, produits dérivés à fort effet de levier, qui s’adaptent extrêmement bien aux principes de l’analyse technique grâce à leur principale caractéristique : à savoir la barrière désactivante. Vous pouvez, à ce sujet, lire ou relire notre « dossier spécial turbos ».
Aussi, si vous souhaitez profiter de telles recommandations n’hésitez pas à lire notre brochure détaillée afin de bien vous renseigner (notamment sur les risques encourus) et, qui sait par la suite, à nous rejoindre en cliquant ici.
D’ici là, nous vous souhaitons à nouveau à tous une excellente année 2023, qu’elle vous apporte de la réussite tant dans vos projets personnels que professionnels.
Nous vous remercions par ailleurs de votre confiance renouvelée et ferons tout pour continuer à vous satisfaire en 2023 et bien au-delà.
Réalisé par Marc Dagher, assisté de Mathias Ramoin