Les constructeurs automobiles ont eu tendance à se reposer sur leurs lauriers, dans un univers ou l’innovation se faisait à un rythme modéré. Avec l’arrivée de nouveau concurrent comme Tesla le secteur automobile est contraint de se concentrer sur l’objectif de progrès technologique.
La clientèle s’avère aussi changeante, les consommateurs sont davantage préoccupés par l’environnement et complétement absorbés par les nouvelles technologies, les clients n’ont plus les mêmes attentes, ni les mêmes modes de consommation que leurs prédécesseurs. Les entreprises s’adaptent alors à leur nouvel environnement et passent la seconde dans le domaine des véhicules connectés, autonomes et/ou encore, électriques.
Ainsi, dans cette nouvelle ère industrielle, l’industrie automobile opère la plus grande mutation depuis un demi-siècle et les cartes se redistribuent, c’est ainsi que les plus innovants et ceux à l’écoute des nouveaux besoins de la part des clients pourront prendre le leadership sur le secteur, avec de nouvelles idées de Business comme les services de mobilités autonomes et sans émission, voitures avec chauffeurs, voiture en autopartage, Daimler et Volkswagen ont par exemple pour objectif de devenir un des principaux fournisseurs de services de mobilité, elles prévoient de mettre en circulation dans quelques années les premiers taxis autopropulsés.
Les innovations sont donc au centre de l’affaire, Volkswagen a augmenté de 86% ses dépenses en R&D en sept ans, pour s’établir à 13 milliards d’euros en 2017, ce qui représente 6.7% de son chiffre d’affaires, Daimler a investi 9.1 milliards d’euros en R&D en 2018 (soit 5.4% du chiffre d’affaires), contre 8.7 l’année précédente.
Éléments clés du secteur automobile :
En analysant la marge « cash » du secteur (qui intègre l’investissement), on observe une baisse de 3,1% en 2015 à 2,7% en 2017. Cette marge « cash » a plus baissé chez les constructeurs premium (de 5,1% à 3,6%) alors qu’elle est restée stable chez les constructeurs grand public (2,5%).
L’année 2018 est la première année depuis 2012 à enregistrer une baisse des résultats. Le secteur semble s’engager dans une période prolongée de baisse de résultats.
Évolution des ventes et immatriculations de véhicules (Chine, Europe et États-Unis) :
En effet, le marché automobile mondial est en recul, affichant une baisse du volume de ventes de 8,5%, sur un an. Une diminution des ventes d’automobiles « classiques » est générale dans toutes les régions du monde ; celle-ci étant liée, à la fois, à un contexte international tendu avec la guerre commerciale sino-américaine, les sanctions contre l’Iran, le Brexit, la remontée des taux d’intérêt, la chute des devises dans les pays émergents, le ralentissement de l’économie chinoise et la hausse du cours des hydrocarbures…
En revanche les véhicules 100% électrique tire leur épingle du jeu. Il se vend par exemple actuellement trois fois plus de véhicules exclusivement électriques (BEV) que de véhicules « hybrides rechargeables » (PHEV) aux États-Unis.
Avec le succès rencontré par Tesla, le cap du million de véhicules électriques en circulation sur les routes américaines devrait être atteint d’ici la fin de l’année.
Autre pays en plein boom : la Chine. Près de 105.000 BEV y ont été vendus en septembre. Il s’agit là encore d’un record historique. « La part des ventes de BEV dépasse maintenant les 4,4% des ventes de véhicules globales ».
Au classement constructeur, BYD est en tête avec 20% de parts de marché suivi par BAIC avec 13%.
Concernant le secteur automobile européen, les données du Mobility Market Outlook 2018 de Statista font également état de la forte augmentation du nombre de véhicules électriques rechargeables dans l’UE ces dernières années, passant de 24.737 voitures vendues en 2013 à 97.733 en 2017.
Tensions USA-Europe
Donald Trump a accordé jusqu’à six mois de délai à l’Union européenne et au Japon notamment pour négocier un accord commercial pour le secteur automobile, faute de quoi il infligera des droits de douane supplémentaires au risque de faire dérailler la croissance mondiale.
« Si de tels accords n’étaient pas conclus dans les 180 jours […], le président serait alors autorisé à prendre d’autres mesures qu’il estime nécessaires pour ajuster les importations et éliminer la menace que les voitures importées font peser sur la sécurité nationale », a affirmé la Maison Blanche.
« L’Union européenne nous traite plus mal que la Chine », a expliqué Donald Trump, estimant que les pays membres étaient « juste plus petits ». « Ils envoient des Mercedes Benz [aux Etats-Unis] comme des cookies », a-t-il déploré.
L’UE est prête à négocier avec Washington « un accord commercial limité incluant les voitures », a réagi la commissaire européenne au Commerce, Cecilia Malmström.
De son côté, le ministre allemand de l’Economie a salué ce répit, qui permet d’éviter « pour le moment, une aggravation du conflit commercial ».
L’objectif de Washington est clair : diminuer les importations de voitures et pièces automobiles étrangères et obtenir une plus grande ouverture des marchés aux voitures américaines.
Le rapport américain avance que les constructeurs étrangers ont bénéficié, « au cours des trois dernières décennies », d’un avantage au détriment des industriels américains, grâce à des droits de douane faibles aux Etats-Unis quand les Américains se sont heurtés à des marchés plus restrictifs.
La part des constructeurs américains aux Etats-Unis a fondu, passant de 67% (10,5 millions d’unités produites et vendues aux Etats-Unis) en 1985 à 22% (3,7 millions d’unités) en 2017, selon les données du rapport. Dans le même temps, le volume des importations a presque doublé (de 4,6 à 8,3 millions d’unités). En 2017, les Etats-Unis ont importé plus de 191 milliards de dollars d’automobiles.
La part du marché mondial des producteurs américains est passée de 36% en 1995 à seulement 12% en 2017, ce qui réduit leur capacité à financer la recherche et le développement nécessaires pour garantir le leadership technologique « répondant aux exigences de la défense nationale », estime la Maison Blanche.
Les dirigeants de Fiat Chrysler et de Renault-Nissan restent ouverts à l’idée qu’un accord de fusion pourrait encore être conclu, mais ils préviennent que les conditions imposées par chaque partie pourraient nuire aux efforts de reprise des négociations, a rapporté le Wall Street Journal.
Les dirigeants de Renault ont bon espoir que les résultats de la réunion des actionnaires de Nissan de cette semaine susciteront de nouvelles discussions sur la fusion avec FCA, un soutien existe toujours dans le siège du constructeur français près de Paris.
En outre, Nissan ne s’est pas fermé à la possibilité d’un éventuel accord, mais souhaiterait également remodeler l’alliance afin de permettre plus de flexibilité et d’indépendance à chaque partenaire, a annoncé le WSJ.
Le président de Renault, Thierry Bollore, a déclaré la semaine dernière que rien ne s’était passé entre le constructeur français et FCA après l’effondrement des pourparlers de fusion visant à créer le troisième constructeur automobile mondial.
Les discussions sur la fusion avec FCA ont pris fin abruptement après que le gouvernement français, le plus puissant actionnaire de Renault, ait demandé un délai pour obtenir l’accord explicite de Nissan. FCA a blâmé “les conditions politiques en France” quand elle a retiré sa proposition.
Pour Renault et l’Etat, la réparation de la relation avec Nissan sera prioritaire par rapport à un accord avec FCA, ont annoncé des responsables.
La France en particulier estime que la garantie du soutien explicite du constructeur japonais est cruciale pour le succès d’un regroupement FCA-Renault.
Malgré les accusations qui ont suivi les pourparlers infructueux, Renault, FCA et la France ont laissé la porte ouverte à un éventuel accord car ils se préparent aux mutations coûteuses de l’industrie, telles que le développement de véhicules électriques et autonomes.
Sur le graphique hebdomadaire de Renault, on voit que l’évolution du cours de Renault depuis 2015 se situe entre les bornes de prix 50 – 100 Euros, on peut voir en 2018 une cassure de l’oblique de long terme datant de 2012. Il s’en résulte un retour vers la borne basse des 50 Euros et un rebond sur celle-ci.
A propos du graphique journalier, on peut noter que le cours est sorti en cassant à la baisse le canal haussier datant de janvier 2019, comme on a pu le noter sur le graphe précèdent, le rebond récent sur la zone des 52 € pour rejoindre la moyenne mobile, nous conforte dans ce scenario d’aller-retour entre les bornes de résistance 52€ – 62€.
Tesla est un constructeur automobile de voitures électriques dont le siège social se situe à Palo Alto, en Californie, dans la Silicon Valley, aux États-Unis.
L’entreprise a été fondée en 2003 et tient son nom de l’inventeur Nikola Tesla. Elon Musk en est le dirigeant et personnage principal haut en couleurs. La mission de Tesla est « d’accélérer la transition mondiale vers un schéma énergétique durable ».
Le groupe s’est diversifié dans les solutions énergétiques sous la forme notamment de batteries stationnaires : powerwall pour le secteur résidentiel et powerpack pour le secteur industriel. En 2016, la fusion avec l’entreprise SolarCity ajoute à son portefeuille de produits les panneaux et tuiles photovoltaïques.
Depuis janvier 2019, le constructeur bâtit une usine en Chine où il assemblera des Model 3. Les précommandes pour les véhicules commencent déjà, a précisé Tesla sur son site internet. Il prévoit que ses livraisons en 2019 atteindront entre 360.000 et 400.000 véhicules, voire jusqu’à 500.000 en fonction de la montée en production de l’usine au quatrième trimestre.
Tesla a annoncé que ses voitures Model 3 assemblées en Chine seraient vendues à partir de 328.000 yuans (42.630 euros), soit 13% moins cher que celles qu’il importe actuellement dans le pays. Le constructeur américain de véhicules électriques entend ainsi doper ses ventes sur un marché chinois en croissance rapide sur ce segment.
La version haut de gamme de la Model 3 sera toujours importée des Etats-Unis.
Produire des voitures sur place aidera probablement Tesla à minimiser l’impact des droits de douane dans le contexte de la guerre commerciale sino-américaine, ce qui a contraint le groupe à ajuster les prix de ses voitures fabriquées aux Etats-Unis et vendues en Chine.
Tesla est en passe de dépasser au deuxième trimestre son record de 90.700 véhicules livrés sur les trois derniers mois de 2018, a déclaré son directeur général Elon Musk dans un courriel adressé au personnel.
Rappelons que Elon Musk, le PDG de Tesla, et le gendarme américain de la Bourse, la SEC, ont annoncé être parvenus à un accord pour solder le différend portant sur des accusations d’outrage lancées par le second contre le premier.
Cet accord, qui doit encore être approuvé par une juge new-yorkaise, prévoit que toutes les communications de M. Musk liées à Tesla quel qu’en soit le support, réseaux sociaux, communiqués de presse, conférences téléphoniques etc…. Soient désormais approuvées auparavant par un avocat expérimenté en affaires financières et réglementaires, selon des documents judiciaires.
Le bureau d’analyses américain Morgan Stanley souligne l’endettement accru du groupe et la demande qui est devenue de plus en plus dépendante de la Chine. La réduction de son objectif est principalement liée aux préoccupations concernant la demande chinoise de produits Tesla, a déclaré Morgan Stanley.
Tableau comparatifs grands constructeurs vs Tesla :
Le chiffre d’affaires du groupe est en forte augmentation sur les 3 dernières années. En 2017 avec 11,75 milliards de dollars il est en hausse de 67,98%, en 2018 le groupe poursuit son expansion avec un chiffre d’affaires en hausse de 82,50% à 21,46 milliards de dollars.
Malgré cette forte hausse, le groupe peine à dégager des bénéfices et reste largement déficitaire. En 2018, même si le résultat net est en hausse de 50,22% il est en perte de 976 millions de dollars, soit 4,54% de son chiffre d’affaires.
Sur le graphique hebdomadaire de Tesla, nous pouvons observer que les prix arrivent sur un support long terme. Le RSI atteint sa borne basse mais ne présente pas encore de survente. Le MACD évolue sous sa ligne d’équilibre. La tendance moyen terme est donc toujours baissière mais pourrait être sujet à une correction haussière court terme.
Sur le graphique journalier de Tesla, nous pouvons observer la réalisation d’un biseau baissier initié en décembre 2018. Les prix ont cassé ce biseau par le bas avant de faire un pull back sur la borne basse de la figure et après avoir atteint la zone de support identifiée sur le graphique hebdomadaire. Un scénario baissier est donc à privilégier avec un retour sur le support des 180$ dans un premier temps.
Conclusion
Malgré un environnement économique mondiale défavorable, l’industrie automobile parait tenir le cap, notamment avec les nouveaux espoirs pour le secteur, trouvant leurs sources dans les développements technologiques tels que l’électrique, l’hydrogène, les services de mobilités autonomes et sans émission, voitures avec chauffeurs, voiture en autopartage.
Il apparait donc de nouveaux biais de croissance, pour les constructeurs automobiles internationaux, Schumpeter présenterait ce phénomène de « destruction créatrice », c’est à dire la fin des ventes « classiques » qui n’ont plus d’espoir de performance économique, et la création de nouveaux mouvements d’innovations qui porterons le secteur vers la croissance.
Cette situation confèrera aux organisations porteuses de cette innovation un leadership voire un pouvoir de monopole temporaire sur le marché.
Les profits et la puissance des entreprises moins innovantes diminueront, les avantages concurrentiels traditionnels seront rendus obsolètes et les organisations qui en bénéficiaient précédemment seront surclassées et à terme menacées de déclin, voire de disparition.
Reste à savoir quel constructeur automobile en tirera les bénéfices dans un futur proche ?
Les marchés financiers seront à l’écoute et attentifs pour trancher sur la question…
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Réalisé par Valentin Nicaud, avec l’aide de Marc Dagher.