Le 16 novembre 2019 à Wuhan, dans la province de Hubei en Chine, un mystérieux virus fait son apparition : le SARS Cov-2. Très vite ce nouveau coronavirus se répand à travers le monde et l’Organisation Mondiale de la Santé est contrainte de déclarer l’état d’urgence sanitaire au niveau international. Les conséquences économiques, sociales et environnementales sont gigantesques et les répercussions sont toujours palpables aujourd’hui. Depuis, la machinerie économique mondiale a repris du poil de la bête mais peut-être un peu trop rapidement…
LA CRISE SANITAIRE, UN FLEAU POUR LE GAZ ET LE PETROLE
La crise sanitaire qui éclate en 2020 est sans précédent dans l’histoire de l’humanité. Aucun continent n’est épargné. Les gouvernements sont forcés de mettre en place des mesures exceptionnelles qui affectent grandement le quotidien des populations. Contraints de rester chez eux, les citoyens diminuent leur consommation, les déplacements se font rares et les échanges entre pays sont considérablement affectés. L’économie mondiale est comme frappée par la foudre. Et pour cause, la demande opère un recul historique qui paralyse l’ensemble du système productif mondial. Le PIB mondial calculé sur 51 pays a reculé trois fois plus en 2020 avec la crise du coronavirus qu’en 2009 suite à la crise financière.
La consommation en énergie subit de plein fouet cette baisse de la demande mondiale. Fin 2020, l’Agence Internationale de l’Energie (AIE), déclare que la planète consommera 5% d’énergie en moins. Fin 2020, les cours du pétrole enregistrent une chute de plus de 20% et pour le gaz, le scénario est identique. En France, par exemple, la consommation de gaz a accusé une baisse de 7% en 2020. Début 2021, l’AIE estime que la demande de pétrole ne devrait revenir à son niveau d’avant crise qu’en 2023. Et pourtant, actuellement, le monde entier fait face à une forte augmentation des prix de ces deux sources d’énergie. Entre septembre et octobre 2021, le prix des tarifs réglementés du gaz augmente de 12,64%. De son côté le baril de pétrole vaut actuellement environ 85 dollars, prix que l’on n’avait plus observé depuis 2014. Mais pour quelle raison un rattrapage aussi brusque des prix s’est-il opéré ?
LES PRIX DU PETROLE S’ENFLAMMENT…
La production d’or noir subit un choc en 2020 durant la pandémie. Son prix dégringole jusqu’à descendre en dessous de 0 en avril 2020. La logique est simple à comprendre, il n’y a plus de place pour stocker le pétrole et les compagnies pétrolières sont obligées de payer des tiers pour stocker tout ce pétrole extrait en masse. Le pétrole coûte plus cher qu’il ne rapporte !
Les gros pays producteurs de pétrole que sont les membres de l’Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole (Opep), mais aussi les États-Unis et la Russie opèrent alors un virage à 180 degrés et se mettent d’accord pour diminuer leur production. Le 1er mai 2020, l’Opep+ (formée de 24 pays producteurs de pétrole) annonce une baisse de leur production de 10 millions de barils par jour, soit 10% de l’offre mondiale.
Seulement voilà, entre temps les mois ont passé et la demande mondiale a repris, pourtant la production ne suit pas ou du moins n’a pas suivi. Au niveau des États-Unis, l’offre n’est pas revenue au niveau d’avant crise. Cela est dû, en parti, aux actionnaires des compagnies pétrolières. Cette crise les a rendus plus frileux : ils veulent renouer avec un rendement plus immédiat et éviter de financer des forages tous azimuts pour produire toujours plus. Ils ne souhaitent plus financer les projets d’extraction de pétrole.
Du côté de l’Opep, c’est un autre problème. Le journal L’Usine Nouvelle écrit en juillet 2021 « C’est l’impasse. Après deux réunions infructueuses, l’Opep et ses alliés de l’Opep+, menés par la Russie, ont annulé in extremis leur dernière réunion, prévue lundi 5 juillet, faute d’accord sur de nouveaux quotas de production de pétrole à partir du mois d’août au sein du cartel d’exportateurs. La réunion a pour l’instant été reportée sine die, sans plus d’explication. ». Une réunion le 4 octobre entre les États membres de l’Opep a finalement abouti à une décision qui n’est pas faveur des consommateurs. Les pays producteurs de pétrole ont choisi de continuer leur politique d’augmentation modeste de la production de pétrole. Le journal Le Monde écrit : « le secrétaire général de l’Opep, Mohammed Barkindo, avait cependant jugé cette stratégie pertinente. Elle contribue à « répondre à l’augmentation progressive de la demande » sans verser dans une « surcharge de l’offre », avait-il déclaré.
La Russie, elle, veut revenir à un prix « normal » du pétrole autour d’une fourchette à long terme entre 45 et 60 dollars. Le journal Investing.com écrit : « Poutine lui-même a déclaré qu’il ne souhaitait pas que les prix du pétrole s’envolent, même s’il reconnaît que le baril peut atteindre 100 dollars. ».
Cependant, les choses pourraient bien changer ou du moins progresser en faveur des consommateurs. Ces prix trop importants pourraient modifier la demande au détriment des producteurs de pétrole. Le journal Le Monde écrit : « Dans une récente étude, les analystes de Morgan Stanley estimaient que le seuil de 80 dollars le baril pourrait marquer l’entrée dans une zone de destruction de la demande ».
Autre problème pour les producteurs de pétrole, la demande pourrait se tourner vers d’autres pays. Ainsi l’Iran, appelé « game changer » dans le domaine géopolitique, est un gros producteur de pétrole qui pourrait obtenir les faveurs des États-Unis et ainsi, aux vues des circonstances actuelles, bénéficier d’une levée de l’embargo, commercialiser son pétrole et à plus long terme faire chuter les prix.
… PENDANT QUE CEUX DU GAZ S’ECHAUFFENT…
Le gaz est aujourd’hui au cœur des préoccupations des gouvernements. En effet, l’hiver se profile et les prix augmentent, de quoi inquiéter de nombreux consommateurs. Comme le pétrole, cette hausse des prix du gaz est due en partie à une montée importante et inattendue de la demande à la suite de la reprise des économies asiatiques et occidentales. Mais d’autres facteurs se combinent à cette hausse des prix. En effet, l’hiver dernier a été long : les stocks ont été largement amputés, et il faut de nouveau les remplir, mais ceux-ci ne sont toujours pas plein actuellement. De plus, l’Asie qui est devenue ces dernières années un gros consommateur de gaz, opère actuellement une demande énorme et continue. Et pour finir, le coût des crédits carbones échangés sur les marchés dédiés a augmenté, ce qui a poussé de nombreuses entreprises à se tourner vers le gaz au détriment du charbon, plus émetteur de gaz à effet de serre.
Le gaz est devenu une ressource importante pour de nombreux pays. En effet, pour faire face à leurs responsabilités environnementales, ces pays qui souvent rejettent le nucléaire ou n’ont toujours pas les infrastructures pour, se tournent vers le gaz pour produire de l’électricité. Ainsi, par exemple, la production d’électricité à partir du gaz a augmenté de 11% ces dernières années selon le site internet suisse-Eole.
Les Etats-Unis et la Russie sont de loin les plus gros producteurs de gaz au monde avec respectivement 23,1% et 18% de la production mondiale. « Considéré comme la pierre angulaire de la transition écologique, le gaz naturel est au cœur de gros enjeux géopolitiques » écrit Olivia de Souza dans un article de l’agence Ecofin. En effet, l’Europe est un marché juteux qui attire les gros poissons que sont les États-Unis et la Russie. La première puissance économique mondiale a un grand intérêt à exporter son gaz naturel liquéfié (GNL) vers l’Europe et souhaiterait devenir un fournisseur important pour l’UE. Cependant les contraintes sont fortes. En effet, du point de vue technique, actuellement, la seule solution pour les États-Unis est d’exporter son GNL par bateau. Seulement, les infrastructures pour accueillir en Europe la cargaison de ces mastodontes des mers ne permettent pas encore de recevoir un nombre important de bateaux. Ensuite, le prix du GNL reste plus important que le gaz importé de Russie ou de Norvège par pipeline. En effet, liquéfier le gaz, le transporter par bateau puis finir par le gazéifier reste plus coûteux.
C’est la raison pour laquelle la Russie est un acteur important dont les choix récents ont causé, en parti, la hausse du prix du gaz. En effet, celle-ci fournit 1/3 du gaz consommé en Europe. Aux raisons économiques de cette hausse se mêlent des contraintes géopolitiques. Pour acheminer son gaz vers l’Europe, la Russie utilise des pipelines qui transitent par l’Ukraine. Seulement, ce pays est un ennemi du Kremlin. Ainsi, pour diversifier ses moyens de livraisons et augmenter la quantité, la Russie a depuis quelques années mis en place un projet : le Nord Stream 2. Ce pipeline long de 1222km part de la Russie pour arriver en Allemagne en passant par la mer Baltique permettra d’acheminer par an 55 milliards de mètres cubes de gaz vers l’Europe.
Cependant la Russie se frotte à un autre problème qui depuis de nombreuses années l’empêche d’inaugurer ce pipeline ; les États-Unis. En effet, ce dernier a déclaré par l’intermédiaire de son secrétaire d’État que : « notre objectif reste de faire en sorte que la Russie ne puisse pas utiliser l’énergie comme un outil coercitif, comme une arme contre l’Ukraine ou contre quiconque en Europe ». On imagine que des stratégies économiques sont également liées à cette décision prise par les États-Unis.
Ainsi, bien que la Russie n’ait pas communiqué dans ce sens, Gazprom, le principal fournisseur de Gaz en Russie, est soupçonné de limiter ses exportations par l’Ukraine pour pousser l’Allemagne à ouvrir le Nord Stream et profiter ainsi de prix élevés pour l’hiver. Néanmoins, selon le journal Les Echos, le diplomate américain Amos Hochstein chargé de mettre en œuvre l’accord passé entre les Etats-Unis et l’Allemagne pour encadrer la mise en route de ce pipeline aurait affirmé : « Avant mars prochain, Nord Stream 2 n’est pas sur la table » Néanmoins, au vu des conditions économiques actuelles, les choses pourraient évoluer au bénéfice de la Russie et des consommateurs Européens.
… ET QUE LES PRIX DES MATIÈRES PREMIÈRES FLAMBENT
Le nombre de matières premières qui ont subi la hausse de leurs cours est nombreux. En passant par le cuivre, le soja ou encore le bois, toutes ont connu le même sort. Par leur diversité il est difficile de rassembler des causes uniques qui auraient affecté leurs prix. Néanmoins, il est possible de mettre en avant certaines causes qui ont poussé le prix des matières premières vers le haut.
Tout d’abord, de nombreux éléments ont bloqué la chaîne logistique. On peut parler de la fermeture partielle de nombreux ports en Chine, du blocage du canal de Suez par où transite 12% du commerce mondial ou encore de la mise à l’arrêt de nombreuses productions agricoles et industrielles à la suite de la crise sanitaire.
La reprise de l’économie chinoise a fortement augmenté la demande. Ainsi, le journal La Croix écrit dans un article : « Malgré la crise sanitaire, le prix des matières premières, et en particulier des métaux, a connu une forte augmentation fin 2020. C’est l’effet de la demande chinoise croissante alors que son économie a redémarré en trombe au deuxième semestre. Ce pays a de plus en plus le pouvoir de fixer les prix sur bon nombre de marchés. ».
Ensuite, il y a la baisse du dollar. Le journal Le Figaro écrit : « Le dollar est en effet la référence internationale en matière de prix des matières premières. Sa baisse entraîne souvent une hausse des prix des matières premières. Et inversement. »
Pour finir, de nombreuses intempéries ont eu un impact sur la production agricole. On a pu observer le gel, lors de l’hiver dernier sur les vignes en France ou encore des inondations qui ont détruit des récoltes de blé au Canada… Un avant-goût des conditions météorologiques qui risquent de devenir de plus en plus capricieuses dans les prochaines années avec la poursuite du dérèglement climatique.
L’ensemble de ces facteurs, qui ne sont sûrement pas tous cités ici, rassemblés sur une période courte a participé à l’augmentation des prix des matières premières. Seulement cette évolution des prix augmente le risque d’inflation et d’insécurité alimentaire, un danger pour l’économie mondiale…
D’un point de vue technique
- Brent
Après une chute historique qui l’a mené vers les 16 dollars en avril 2020, le baril de Brent a initié un rebond majeur qui lui a permis de revenir au-dessus de l’overlap clé des 45 dollars (niveau correspondant également à un gap majeur). Au regard de l’intensité dudit rebond, on peut désormais viser les prochains objectifs de projection sur les 100 dollars le baril, voire jusqu’aux 126 dollars en extension. Scénario valide tant que le nouveau point pivot des 72 dollars ne sera pas enfoncé, et à valider au-dessus du seuil des 86 dollars (sous pression). Alternativement, sous les 72 dollars, une correction plus ample sera attendue, et on visera d’abord les 63 puis le support des 53,5 dollars (38,2% de retracement).
- Natural Gas
Après avoir perdu près de 90% entre son point haut de 2005 et son point bas de 2020, le gaz naturel s’est fortement repris cette année puisqu’il gagne plus de 87% depuis début janvier. Comme nous pouvons le voir sur ce graphe en données hebdomadaires, le gaz naturel évolue dans une nette dynamique haussière mais est venu se heurter à une forte résistance qui tient depuis 2010. Le récent rebond sur cette zone a entraîné une correction qui devrait se poursuivre jusqu’à 4,65$ (premier trait rouge) avant le support des 3,80$ (second trait rouge).
Alternativement, en cas de passage de la résistance des 6,09$ qui correspond aussi à notre point pivot (trait bleu), alors les cours pourraient revenir sur les 8,06$ (trait vert).
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