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Projet d’un Euro numérique pour la BCE : ou quand la cryptomonnaie devient incontournable

Face à la dématérialisation croissante des paiements et la multiplication des monnaies virtuelles les banques centrales se lancent à leur tour dans la création de ses nouvelles technologies numériques très en vogue. Depuis déjà plusieurs années, l’euro numérique est à l’ordre du jour. Désormais, le lancement du projet est officiel. Face à la montée des cryptomonnaies qui ont en effet le vent en poupe, la BCE va mettre en place sa propre monnaie numérique à une époque où l’usage des espèces est en mutation par rapport aux paiements électroniques.

 

La Banque centrale européenne (BCE) a annoncé, mercredi 14 juillet, le début d’un projet pilote de deux ans en vue d’introduire un Euro numérique. Ce projet pilote aboutirait à l’instauration d’une monnaie numérique au milieu de la décennie.

« La prochaine étape va durer 24 mois et a pour objectif de travailler sur les caractéristiques et sur la distribution de cette monnaie digitale », a annoncé le rapport de la BCE. « Notre objectif est d’être prêt au bout de ces deux ans pour commencer à développer un euro numérique, ce qui pourrait prendre environ trois ans », a déclaré ce mercredi Fabio Panetta, membre du directoire de la BCE. L’Euro numérique aboutirait donc à un lancement effectif autour de 2025/26.

 

Pourquoi un euro numérique ?

La digitalisation a envahi tous les aspects de notre quotidien et a transformé nos modes de paiement. Les paiements sont en train de vivre une transition radicale et les Banques centrales ont un rôle majeur à jouer dans ce processus. « Un euro numérique serait un symbole de progrès et d’intégration européenne. », a déclaré Fabio Panetta, membre du directoire de la BCE, lors de la présentation du rapport sur l’euro numérique.

Dans cette nouvelle ère, un euro numérique garantirait aux citoyens de la zone euro d’avoir un accès gratuit à des modes de paiement simples, universellement acceptés et sécurisés. De surcroit, il soutiendrait la numérisation de l’économie européenne et encouragerait l’innovation dans les paiements. « Un euro numérique combinerait l’efficacité d’un instrument de paiement digital et la sécurité d’une monnaie de Banque centrale » a annoncé le site de la BCE.

Christine Lagarde, présidente de la BCE, est enthousiaste quant à la création d’une monnaie virtuelle issue de la Banque centrale. La BCE a averti qu’échouer à en créer une pourrait compromettre l’autonomie monétaire du bloc en tant que prestataire de paiement et laisserait trop de place aux géants étrangers de la Tech. « La monnaie de banque centrale resterait au cœur du système de paiement, renforçant l’autonomie de l’Europe à l’ère de la monnaie numérique », a déclaré M. Panetta.

Si la BCE finit par adopter une monnaie numérique, elle suivra probablement les traces de la Chine, où des essais ont commencé dans plusieurs villes. Les îles des Caraïbes orientales ont déjà lancé leur propre version. La Réserve fédérale américaine (Fed) et la Banque d’Angleterre (BoE) étudient les possibilités pour leurs économies respectives.

Les différents stades de développement des banques centrales vis-à-vis du développement des monnaies numériques

 

Les recherches et les remarques officielles décrivent cet euro numérique comme un système de paiement rapide, facile à utiliser et sûr. Pour Christine Lagarde, ayant déjà critiqué les cryptoactifs privés, ce système offrirait également une alternative au Bitcoin et à ses homologues.

« Cela fait neuf mois que nous avons publié notre rapport sur un euro numérique. Au cours de cette période, nous avons effectué des analyses plus poussées, sollicité la contribution des citoyens et des professionnels et mené quelques expériences, avec des résultats encourageants », a déclaré Madame Lagarde dans un communiqué. « Tout cela nous a amené à décider de passer à la vitesse supérieure et de lancer un projet pilote d’euro numérique. », a-t-elle ajouté.

La BCE a déclaré sur son site que l’euro numérique sera « l’équivalent des billets en euros, mais sous forme dématérialisée ». Cette forme de monnaie électronique serait émise par l’Eurosystème et accessible à tous, ménages comme entreprises. L’euro numérique ne va pas remplacer les billets et les pièces. « Un euro numérique existerait parallèlement aux espèces, sans les remplacer. L’Eurosystème veillera à ce que vous disposiez toujours de billets et pièces, dans l’ensemble de la zone euro. » a été mentionné sur le site de la BCE.

 

Quelle est la prochaine étape ?

Une fois la phase d’investigation qui va durer deux ans et au cours de laquelle seront déterminés les caractéristiques et les canaux de distribution de la monnaie virtuelle achevée, la Banque va décider d’entamer, ou non, la mise en place d’un euro numérique. Les travaux expérimentaux réalisés jusqu’à présent ont prouvé qu’il n’existait pas de restrictions technologiques majeurs à l’émission d’un euro numérique.

Les experts de l’Eurosystème ont défini un certain nombre d’exigences fondamentales pour un euro numérique, telles que la facilité d’accès, la robustesse, la sécurité, l’efficacité, la confidentialité et la conformité à la loi. Ces critères aideront la BCE à définir ce à quoi pourrait ressembler un euro numérique.

 

Quel intérêt pour les consommateurs ?

« Pour les consommateurs, cela assure que chacun ait un compte bancaire directement auprès de la BCE » explique Ano Kuhanathan, économiste à l’Institut Rousseau, ajoutant que « la réduction des frais de transaction est un bénéfice évident pour les entreprises ».

L’euro numérique va donc permettre aux ménages et aux entreprises de déposer directement cette monnaie sur un compte créé au sein de banques commerciales ou d’autres acteurs financiers régulés. Cet argent sera protégé contre tout risque de perte. « Le but de nos travaux est de veiller à ce qu’à l’ère numérique, les ménages et les entreprises aient toujours accès à la forme de monnaie la plus sûre : la monnaie de Banque centrale. » a affirmé Christine Lagarde.

La récente consultation de la BCE sur l’euro numérique auprès des consommateurs a révélé que leur plus grande inquiétude était que ces transactions portent atteinte à leur vie privée. M. Panetta a répondu à cela que l’institution avait testé des moyens permettant la séparation de l’identité des personnes des détails de leur paiement.

« Le paiement sera effectué, mais personne dans la chaîne de paiement n’aura accès à toutes les informations », a-t-il déclaré. « Si la Banque centrale s’implique dans les paiements numériques, la vie privée sera mieux protégée… car nous ne sommes pas comme les entreprises privées… nous n’avons aucun intérêt commercial à stocker, gérer ou monétiser les données des utilisateurs », a-t-il ajouté.

L’euro numérique est-il un cryptoactif ?

Non. Les cryptoactifs sont fondamentalement différents de la monnaie de Banque centrale. Leurs prix sont souvent volatiles, ceci complique leur utilisation comme moyen de paiement. De plus, il n’y a aucune institution publique qui les soutient.

En revanche, l’euro numérique pourrait avoir le même système de sécurité et de confiance que les billets et les pièces de monnaie puisqu’il serait lui aussi soutenu par la Banque centrale.

 

Alternative blockchain

Les monnaies numériques des Banques centrales sont inspirées par l’essor des cryptoactifs, elles ne fonctionnent toutefois pas sous la même technologie. La BCE s’inquiète du fait que les technologies des registres distribués (DLT : Distributed Ledger Technology), comme la blockchain, reposent sur un processus de vérification décentralisé qui compromettrait la supervision et le contrôle.

La Banque centrale dispose d’un autre système appelé TARGET Instant Payment Settlement ou TIPS qu’elle a lancé en 2018 et qui serait plus adéquat. Elle pourrait aussi envisager un système hybride fonctionnant à la fois sous TIPS et sous DLT.

Les expériences ont montré que les deux systèmes pourraient être mis à l’échelle pour traiter les quelques 300 milliards de transactions de détail effectuées chaque année dans la zone euro, a déclaré la BCE mercredi.

 

Angoisse bancaire

Les banques commerciales s’inquiètent des conséquences de cette innovation sur leurs activités. Le principal risque est la fuite des épargnants vers cette nouvelle forme de monnaie, soit en période de crises ou pour éviter les frais d’un compte de dépôt classique. Ceci pourrait fragiliser les banques de la zone euro.

Pour minimiser ce risque, Fabio Panetta a suggéré soit d’instaurer un plafond de 3.000 euros numériques, ou alors l’application de taux d’intérêts négatifs sur les montants dépassant ce seuil.

Les banques traditionnelles auront cependant beaucoup à faire. Bien que la BCE compte prendre en charge l’infrastructure technologique et la supervision, elle ne veut pas avoir affaire directement avec les centaines de millions d’utilisateurs. Elle a signalé avoir une préférence que l’accès à l’euro digital soit proposé par des intermédiaires.

 

Plus propre et plus vert

La BCE a annoncé ce mercredi 14 juillet que jusqu’à présent les expériences ont montré que l’euro digital serait plus écologiquement responsable et utiliserait une quantité d’énergie « négligeable » par rapport aux cryptoactifs comme le Bitcoin.

A savoir que la monnaie traditionnelle nécessite aussi une quantité d’énergie plutôt conséquente : le cuir et l’étain pour les pièces de monnaie, les combustibles fossiles pour le transport et l’électricité pour les distributeurs automatiques de billets. Une étude réalisée en 2018 par la Banque centrale néerlandaise a montré que l’énergie consommée pour permettre un achat typique avec des billets et des pièces allumerait une ampoule de 8 watts pendant deux heures. Pour une transaction par carte de débit, cela tombe à 90 minutes.

 

Politique monétaire

Le rapport de l’année dernière de la BCE explique qu’un euro numérique serait un « puissant instrument » et que son rôle « se matérialiserait dans le futur ».

Il permettrait de lever certains des obstacles à une réduction des taux d’intérêts au-dessous de zéro pour stimuler l’économie. Il pourrait aussi faciliter l’implémentation de la « monnaie hélicoptère » (le fameux QE, ou « Quantitative Easing ») – transférer directement de la masse monétaire aux consommateurs pour booster la consommation-.

 

 

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Réalisé par Yasmine Belmokhtar, avec l’aide de Marc Dagher

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