Jusqu’à il y a encore peu de temps le pétrole était l’actif le plus surveillé par les marchés, au point d’en dicter les périodes fastes et celles moins prospères. C’est en effet une dégringolade vertigineuse qui a valu au baril de se déprécier de plus de 77% entre les mois de juin 2014 et janvier dernier. Ceci est venu chambouler la place financière mondiale : ayant perdu 100 dollars le baril (tombé environ de 130 à 30 dollars), la consternation était de mise sur les places financières, et certains se demandaient jusqu’où l’or noir pouvait sombrer. L’Arabie Saoudite, qui n’avait pas réussi à réduire ses coûts de production plus tôt dans l’année, vient maintenant d’annoncer qu’ils allaient réduire leur production. Ceci devrait logiquement mener à une hausse du prix du pétrole, et peut-être à la fin de cette période de disette qui plombait les investisseurs devenus dépendant de la valeur liquide.
Le prix de l’or noir a bien augmenté en cette fin d’année 2016. Cette hausse des prix est venue à la suite d’un accord historique de l’Opep qui a réussi à faire participer des pays non-membres du cartel pour réduire la production du précieux liquide. Ceci a eu pour effet immédiat de remonter le prix du baril aux alentours des 55 dollars. L’objectif de cette réunion de l’Opep et des pays producteurs de pétrole non-membres de l’organisation qui était de voir ces prix remonter après une année qui les a vus tombés si bas, va certainement être atteint. Le Brent, lui, est retourné à des plus hauts non atteints depuis 2015.
Cette soudaine hausse s’inscrit donc à la suite de la réunion ayant eu lieu à Vienne au début du mois de décembre. Au total, 11 pays ne figurant pas dans le cartel, dont la Russie, soit 60% de la production mondiale, ont accepté de réduire leur production de 558.000 barils par jour pour pouvoir suivre les efforts fournis par l’Opep qui visent à rehausser le prix du baril. La Russie s’est engagée à elle seule à baisser sa production de 300.000 barils par jour comme elle l’avait promis. Ces réductions s’ajoutent à la baisse de 1,2 million de barils par jour décidée par l’Opep fin novembre. Les cours ont d’autant plus progressé que l’Arabie saoudite a laissé entendre qu’elle était prête à réduire sa production encore plus que prévu. Le royaume avait accepté fin novembre de pomper près de 500.000 barils de moins chaque jour.
La remontée des cours risque cependant de ne pas durer. La hausse du baril est en conflit avec la stratégie qui consiste à laisser filer les cours pour miner la production américaine de gaz de schiste. Depuis que les cours remontent, le nombre de plateformes de forage continue d’augmenter. On en dénombre une vingtaine de plus chaque semaine pour un total de 498 au mois de décembre 2016, soit 182 de plus que lors du plus bas atteint en mai 2016. Cependant, Riyad semble miser sur le fait que les producteurs américains ne vont pas en profiter pour relever substantiellement leur production en 2017.
Une des conditions importantes de cette baisse de la production pétrolière mondiale reste de vérifier la véracité des annonces de certains pays qui ne sont pas forcément dignes de confiance. En Russie, par exemple, les annonces du ministère de l’énergie sont en conflit avec celles des compagnies pétrolières du pays. Le premier prévoit une baisse de la production à hauteur de 300.000 barils, et le second compte augmenter la production de l’or noir dans tous leurs milieux d’extraction. Ce qui laisse encore plus dubitatif est l’absence d’un plan de compensation des pertes de revenus qu’une baisse de la production va engendrer. C’est donc dans un climat d’incertitudes que les analystes mondiaux essayent de prévoir l’évolution du cours du pétrole.
On notera par ailleurs la multitude d’accords pour pomper moins de pétrole qui interviennent après que les pays concernés aient atteint des records de production. On notera l’exemple de la Russie qui semble vouloir geler sa production plutôt que de réellement la réduire. Elle a finalement accepté une baisse, mais sur la base du niveau record de novembre-décembre, soit environ 11,2 millions de barils par jour. Quant à l’Arabie saoudite, la production se serait emballée jusqu’à atteindre les 10,7 millions de barils par jour en novembre. L’Arabie Saoudite doit réduire sa production de 700.000 barils pour pouvoir respecter ses accords pris durant l’accord de l’Opep.
Une information intéressante qui nous vient des Etats-Unis est la nomination de Rex Tillerson, ancien P-DG d’ExxonMobil, comme chef de la diplomatie du gouvernement de Donald Trump. Monsieur Tillerson, 64 ans, qui connaît personnellement le président russe Vladimir Poutine, devrait être chargé de normaliser les relations avec la Russie, mises à mal par l’annexion de la Crimée et le différend entre Washington et Moscou sur la guerre en Syrie. Cette nomination fait du bruit car elle place un businessman en haut de l’organigramme du nouveau Président américain, mais aussi parce-que l’amélioration des relations américano-russes que cette nomination devrait engendrer pourrait être favorable au prix du pétrole. En effet, si deux des plus grands fournisseurs mondiaux de l’or noir se réunissent pour discuter de la production et des prix, on s’attend à voir des mouvements favorables aux producteurs.
Qu’en est-il maintenant de l’état des lieux graphiques ? Que peut nous dire l’analyse technique après cette mise au point macroéconomique ? C’est ce que nous allons regarder dès maintenant…
Reprise haussière ou rebond technique ?
Que voit-on sur le graphique ci-dessus de ces huit dernières années ?
Si l’on considère la dernière décennie, les prix du baril ont été très volatiles, enregistrant ainsi des variations de grande amplitude.
- Le Brent cotait 152 dollars le baril à l’été 2008. Ce pic a été atteint alors que l’augmentation des cours était liée principalement au sentiment d’une offre insuffisante par rapport à la croissance exponentielle de la demande des pays en forte croissance, notamment de la zone asiatique avec la Chine et l’Inde.
- La crise financière de fin 2007, acteur du retournement de la conjoncture mondiale, a eu un impact extrêmement important sur les cours du pétrole au deuxième semestre En effet, sur cette période, les cours de ce sous-jacent ont dévissé totalement pour atteindre 45 dollars le baril au premier trimestre 2009.
- Ensuite, le cours du baril est progressivement remonté, pour atteindre le niveau des 80 dollars en mai 2010 ; puis des cotations fluctuantes de 110 à 130 dollars entre avril 2011 et le premier semestre 2014.
- C’est lors de l’été 2014, fin juin exactement, que le cours du baril a amorcé sa chute spectaculaire. Au début de l’année 2015, le baril cote alors moins de 50 dollars. La chute s’explique notamment par la surproduction mondiale, avec l’extraction du pétrole de schiste aux Etats-Unis ; et par le maintien de la production des pays membres de l’Opep.
Cette phase de baisse violente durant laquelle le pétrole a perdu près de 77% de sa valeur a eu lieu en trois temps : une première chute nette et sans appel entre juin 2014 et janvier 2015 où le baril de Brent est passé d’environ 130 à 55 dollars ; puis, un rebond technique jusqu’en mai 2015 qui lui a permis de reprendre 20 dollars et toucher les 80 dollars le baril ; enfin, une nouvelle chute vertigineuse, qui a vu le baril atteindre le seuil critique des 33 dollars en janvier 2016.
L’année 2016 aura été une année de rebond important pour les cours du pétrole qui ont repris environ 60% depuis leur point bas de janvier. Cependant, après les 6 premiers mois de nette reprise, les cours du Brent sont venus hésiter par alternance entre les 44 et les 57 dollars le baril. Les balises techniques à surveiller début 2017 sont les suivantes : à la hausse, il s’agira du seuil d’overlap des 60 dollars, niveau clé à devoir dépasser avant d’envisager un retour de la tendance haussière plus marqué. A la baisse en revanche, c’est le net passage sous les fameux 44 puis 40 dollars qui viendrait remettre en cause la possibilité d’une reprise haussière et ouvrirait la voie au contraire à une nouvelle phase de chute importante.
On a donc pu, dans un premier temps, établir une sorte d’état des lieux technique de la situation sur les cours du pétrole…
Pronostic & stratégie
Depuis le début de l’année, le pétrole a nettement rebondi avant de s’inscrire au sein d’un drapeau horizontal qui l’a enfermé entre les 44 et 57 dollars. Il reste néanmoins encore sous l’ultime balise de résistance technique : l’overlap clé des 60 dollars. Il nous est donc très difficile de nous prononcer tant que ce palier n’aura pas été testé.
Aussi, tant que cette balise des 60 dollars n’est pas nettement dépassée, nous resterons prudents avec une possibilité de correction, sinon temporisation, en direction des supports suivants : 44 dollars, puis 40 en extension.
Alternativement cependant, le net passage au-dessus des 60 dollars induirait une possibilité d’accélération plus conséquente en direction du premier objectif situé sur la zone des 80 dollars.
Comment optimiser sa stratégie en jouant ce scénario ?
Il existe de nombreux moyens de jouer les mouvements de hausse ou de baisse en Bourse. Vous le savez désormais très bien, celui sur lequel nous nous sommes spécialisés se tourne vers les turbos, produits dérivés à fort effet de levier, qui s’adaptent extrêmement bien aux principes de l’analyse technique grâce à leur principale caractéristique : à savoir la barrière désactivante. Vous pouvez, à ce sujet, lire ou relire notre « dossier spécial turbos ».
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A bon entendeur…
Marc Dagher, avec l’aide de Benjamin Brothier