Le NBI pour Nasdaq Biotechnology Index est un indice boursier américain focalisé sur les entreprises de biotechnologie (les biotechs) et, à moindre titre les entreprises pharmaceutiques.
Quels critères pour appartenir au NBI ?
Pour être éligible au NBI, une entreprise doit remplir plusieurs critères.
En voici les principaux :
- Être cotée sur le Nasdaq.
- Être directement issue du secteur biotech ou pharmaceutique.
- Avoir une capitalisation d’au moins 200 millions de dollars.
- Avoir un volume journalier de transaction d’au moins 100.000 titres.
D’autres critères viennent s’ajouter mais ils sont de moindres importances.
L’indice a été créé le 1er novembre 1993, avec un niveau initial de 200 points ; il en compte 3.725 aujourd’hui. Une évolution fulgurante du secteur biotechnologique puisqu’il représente aujourd’hui plus de 4 fois de ce qu’il valait à la même période en 2010 (900 dollars). De plus, la composition des membres du NBI est revue 2 fois par an, en mai et novembre. Cette actualisation est justifiée puisqu’aujourd’hui, jeudi 16 avril, 209 entreprises sont membres du NBI soit quatre fois plus d’entreprises qu’en 2013 ; cela témoigne du développement très rapide qu’a connu l’indice.
La composition du Nasdaq Biotechnology Index
Comme tous les indices, le NBI est un indice pondéré. A l’instar du Cac 40, dont les cinq plus grosses capitalisations (LVMH, L’Oréal, Sanofi, Total et Hermès) représentent à elles seules environ 41% de l’indice français, on retrouve une configuration encore plus flagrante sur l’indice des biotechnologies américain, dont les cinq premières entreprises en termes de capitalisation et donc de poids indiciels sont :
- Amgen (12,51% de l’indice): fondée en 1980, Applied Molecular Genetics, le leader mondial du secteur, réalise un chiffre d’affaires de 23,4 milliards de dollars et un résultat net de 7 milliards de dollars sur l’année 2019. A noter Amgen commercialise au total 14 produits, mais elle concentre l’essentiel de ses revenus sur 7 d’entre eux, principalement ceux luttant contre l’arthrose et les maladies inflammatoires.
- Sanofi ADR (10,86% de l’indice): créée en 1973, Sanofi listé sur le Nasdaq réalise un chiffre d’affaires de 19,93 milliards de dollars et un résultat net de 1,7 milliards de dollars en 2019. Les produits de l’entreprise ont une grande influence dans le milieu de la cancérologie et des traitements d’immunothérapie.
- Gilead (9,19% de l’indice): créée en 1987, Gilead Sciences a réalisé sur l’année 2019 un chiffre d’affaires de 22,44 milliards de dollars et un résultat net de 5,39 milliards de dollars. Elle commercialise actuellement 6 produits : 4 d’entre eux (l’Emriva, le Viread, Stribild et le Truvada) agissent dans le traitement du VIH tandis que le Sovaldi et l’Epclusa est pris dans le cadre d’un traitement de l’hépatite C.
- Vertex (6,39% de l’indice): fondée en 1989, Vertex est une entreprise dont la spécialisation est le traitement de la mucoviscidose avec le lvacaftor considéré comme l’un des médicaments les plus chers au monde. Elle a réalisé en 2019 un chiffre d’affaires de 1,4 milliards de dollars et un résultat net de 583 millions de dollars.
- Biogen (5,45% de l’indice): fondée en 2003 par la fusion de Biogen Inc. avec IDEC Pharma Corp, cette entreprise, spécialisée dans la lutte contre la sclérose en plaques, a réalisé sur l’exercice 2019 un chiffre d’affaires de 14,4 milliards de dollars, et un résultat net de 5,9 milliards de dollars.
- Regeneron (5,41% de l’indice): créée en 1988, Regeneron Pharmaceuticals réalise un chiffre d’affaires de 7 milliards de dollars et un résultat net de 1,8 milliards de dollars en 2019. La société a un partenariat avec la société Sanofi qui est l’un de ses actionnaires principaux.
Ainsi, on remarquera que ces 6 blue chips pèsent à elles seules plus de 50% de l’indice, pour à peine plus de 2,9% du nombre total des entreprises le composant.
Les Biotechs européennes obligées de traverser l’Atlantique ?
Aux États-Unis, la biotechnologie est un secteur très mature et très suivi depuis les années 80. Mais ces dernières années, le nombre de biotechs cotées aux US a explosé avec 380 en 2018 contre seulement 36 cotées en France. Le secteur connaît un essor qui peut être expliqué par la spécialisation d’une trentaine de fonds dédiés à la biotechnologie qui sont investis à hauteur de 55,5 milliards de dollars. Les 3 plus gros fonds étant Baker Bros, Orbimed et Partner Fund avec un cumul atteignant environ 28 milliards de dollars.
Ainsi, l’envie des firmes européennes d’être cotées sur les marchés américains pourrait s’expliquer par des levées de fond plus avantageuses. Nous avons notamment l’exemple de la société belge Argenx introduite sur le Nasdaq en juillet 2014 qui a pu voir son cours multiplié par 8. Sa valorisation était de 122 millions d’euros en 2014, 2 ans après son introduction en 2017, sa valorisation atteignait les 500 millions d’euros. Aujourd’hui sa capitalisation boursière atteint les 5,4 milliards d’euros.
Cependant, même si le nombre de biotechs a augmenté, nous avons été ces dernières années dans un contexte où de nombreux obstacles ont été rencontrés, pour cause d’essais cliniques essuyant des échecs récurrents. Les biotechs françaises en ont fait les frais au travers d’une débâcle boursière depuis 2015. On a notamment l’exemple de Genfit qui après un échec d’essai clinique sur l’élafribanor en 2015, avait perdu 44% de sa valeur en une séance.
Pourtant une lueur d’espoir est apparue fin 2019 avec de nombreux essais cliniques réussis laissant ainsi penser à un rebond significatif. De surcroît, nous pouvons nous demander quel impact a eu ou aura la manifestation du fléau Covid-19 sur le secteur des biotechs.
Impact positif du Covid-19 sur le NBI ?
Apparue en Chine fin 2019, la maladie Covid-19 est causée par le SARS-CoV-2, un virus appartenant à la famille des coronavirus. Très fréquents, ils peuvent aussi bien provoquer un simple rhume comme une grave infection respiratoire de type pneumonie, à l’origine d’épidémies mortelles comme celles du Sras, du Mers, et maintenant du Covid-19.
Dans un tel contexte, on peut se demander si cette crise sanitaire a un impact significatif sur un indice centré sur les biotechnologies. Derrière ce fléau se cache une immense opportunité pour de telles sociétés. En effet, la course au vaccin est lancée et les entreprises qui trouveront des solutions concrètes bénéficieront vraisemblablement d’un impact boursier évident. Nous avons l’exemple de Teladoc Health, société spécialisée dans la télémédecine et les soins de santé virtuels dont le cours n’a pas cessé d’augmenter avec une hausse d’environ 45% depuis mi-février.
Nous avons notamment, la société PhrMA qui dit être dans les premières phases de développement pour développer un vaccin. Ou bien encore le géant biotech Amgen qui a aussi annoncé une alliance stratégique avec Adaptive Biotechnologies pour fabriquer des anticorps capables de cibler et neutraliser le SARS-CoV-2. Regeneron, Sanofi et bien d’autres sont aussi dans la course. Mais c’est Gilead Sciences qui prend de l’avance sur ses concurrents avec son médicament Remdesivir qui utilisé dans un essai clinique sur les patients atteints du Covid-19 semble contribuer à une récupération rapide face aux symptômes graves. Ainsi, le cours de Gilead a grimpé de 16% dans les transactions après la clôture de Wall Street le 17 avril.
Suite à la panique générale sur les marchés en février 2020, l’indice NBI a perdu environ 21% en un mois, atteignant presque les 3.000 points. Cependant cette compétition féroce entre les biotechs pour la création d’une solution efficace contre le Covid-19 amène ce secteur à être vu comme une opportunité naissante pour les investisseurs. En effet, alors que l’on remarque un rebond sur les indices après une forte baisse générale, le NBI se porte mieux que ses pairs avec une hausse de 26% et un rebond qui le rapproche de ses plus hauts (3.880 points). Ce nouvel enthousiasme pour le secteur technologique est bien illustré à travers l’exemple de Keros Therapeutics Inc. Introduite en bourse le 8 avril, la société réalise des débuts de rêve, clôturant sa première session 26% plus haut que le prix de l’introduction en bourse.
On peut noter que l’on assiste à un effort collectif pour lutter contre la pandémie. Cependant, cette importante hausse des cours des sociétés biotechs mais aussi de l’indice NBI peut amener à craindre la formation d’une bulle dans ce secteur. En effet, ces sociétés bénéficient actuellement d’un environnement favorable pour se financer mais il n’y en aura probablement que quelques-unes qui amènerons des résultats significatifs en matière de traitement contre le Covid-19.
Que nous dit l’analyse technique ?
En observant le graphique ci-dessus, on distingue de façon assez nette les phases suivantes :
- Entre avril 2014 et juillet 2015 : les cours ont marqué une phase d’appréciation, qui a permis à l’indice de passer d’environ 2.170 à 4.200 points (soit 92% de hausse). Par ailleurs, le NBI était dans une phase de hausse constante et nette depuis 2008.
- Entre juillet 2015 et juin 2016 : une correction des cours avec une dépréciation de 40%, pour revenir autour des 2.500 points, niveau qui en parallèle correspond au retracement de Fibonacci d’environ 50% de toute la hausse précédente.
- Depuis le point bas de juin 2016, les cours évoluent au sein d’un canal légèrement ascendant sans marquer de véritable tendance.
A plus court terme, les cours ont trouvé une zone de résistance horizontale située vers les 3.870 points qui a été testée en août et octobre 2018 puis à de nombreuses reprises entre fin 2019 et février 2020.
De plus, en février 2020, on observe également un retournement global de marché engendré par la propagation du coronavirus. En effet, l’indice a perdu environ 23% mais la force du support des 3.000 points semble avoir stoppé la chute.
Néanmoins, comme dit précédemment, on remarque un rebond sur les indices après une forte baisse générale, mais le NBI se porte mieux que ses pairs avec une hausse de 26% et un rebond qui le rapproche de ses plus hauts (3.880 points). En comparaison, une hausse de 11% est nécessaire pour que le Nasdaq atteigne son précédent plus haut.
Ainsi, ce retracement nous laisse penser à une perspective d’appréciation. Il faudra donc surveiller la résistance des 3.870 points évoquée précédemment : la cassure de ce point clé pourrait en effet ouvrir la voie à une hausse vers la résistance des 4.200 points (droite continue verte). A l’avenir, seule une franche cassure du chevauchement de l’oblique de résistance et de la résistance des 4.200 points serait un signal d’une hausse plus pérenne sur le long terme.
Alternativement, un net passage en dessous du point pivot des 3.425 points invaliderait notre scénario haussier et conduirait à une correction vers les 3.000 points.
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Réalisé par Marc Dagher, avec l’aide de Anthony Morel