Huawei Technologies est une entreprise fondée en 1987, dont le siège social se trouve à Shenzhen en Chine et qui fournit des solutions dans le secteur des technologies de l’information et de la communication (TIC). Le groupe chinois compte 194.000 employés, dont plus de 96.000 travaillent dans la R&D. Il possède 14 centres de recherche et 36 centres d’innovation dans le monde entier. C’est une société privée dont le capital est détenu par ses salariés à travers un système de stock option. Par conséquent, elle n’est pas cotée en bourse et est donc dispensée juridiquement de présenter ses résultats. Néanmoins, par sa dimension internationale et son impact sur le secteur, elle publie toutefois sur son site web un rapport annuel d’activité.
Historiquement, le premier métier du groupe est la mise à disposition de réseaux de télécommunications aux opérateurs : c’est-à-dire que l’entreprise fournit des matériels, des logiciels et des prestations de services pour les réseaux de télécommunications des opérateurs et les réseaux informatiques des entreprises. C’est par la suite que le groupe s’est fait connaître pour ses autres activités.
A partir de 2009, Huawei commercialise ses premiers smartphones sous le système d’exploitation Android de Google, et à partir de 2011, le groupe se lance sur le marché des solutions pour entreprises avec le développement du cloud, des centres de données et la cyber-sécurité. Pour gagner en part de marché et en reconnaissance sur ses différentes activités, le groupe investit environ 10 à 15% de son revenu annuel dans la R&D pour un montant qui s’élève à 73 milliards de dollars sur les dix dernières années.
En 2019, les expéditions de smartphones d’Huawei ont dépassé les 240 millions d’unités, avec une croissance annuelle de 16,8%, et ont atteint une part de marché mondiale de 17,6%, consolidant sa position de numéro deux des smartphones (derrière Samsung et devant Apple).
Huawei et le conflit sino-américain
Source : https://actu.meilleurmobile.com/
Depuis le mois de mai 2019, les entreprises américaines se sont vues interdir de vendre leurs produits au géant chinois, soupçonné d’espionnage par l’État américain. En effet, les services de renseignement américain soupçonnent Huawei d’être financé par les services de sécurité chinois, et de vouloir installer des outils de surveillance électronique directement au cœur de ses équipements (réseau 5G et smartphones). Le groupe chinois a toujours nié participer à des opérations d’espionnage, qu’elles soient technologiques ou politiques et estime que ces accusations et les mesures prises à son encontre par le gouvernement américain sont exclusivement liées à la guerre commerciale qui oppose les deux premières puissances mondiales.
Néanmoins dans ce contexte particulier, les dirigeants d’Huawei avaient anticipé que ce genre de contrainte vis-à-vis des Etats-Unis pouvait apparaître avec les tensions commerciales. Ren Zhengfei, le fondateur du groupe avait même déclaré en mai 2019 : « l’an dernier, j’avais deviné que les Etats-Unis nous attaqueraient dans les deux ans, ce qui nous laissait largement le temps de nous préparer ».
Huawei a donc été contraint de modifier certains smartphones et de retarder le lancement d’autres appareils car il ne pouvait plus disposer de l’OS Android (système d’exploitation) installé sur la plupart des smartphones. Le groupe avait néanmoins réussi à négocier avec Google une dérogation temporaire sur cette interdiction afin de continuer à commercialiser des smartphones sous Android. Cet accord permettait notamment à Google de continuer à délivrer des mises à jour et des correctifs Android aux smartphones lancés par Huawei avant la mise en place de l’embargo. Cette dérogation prise en aout 2020 n’a pas été renouvelée sous les consignes du gouvernement américain.
Par conséquent, le constructeur a mis en place son propre système d’exploitation pour ses futurs smartphones appelé HarmonyOS qui sera disponible à partir de 2021 sur l’ensemble de ses mobiles et sur les autres produits connectés de la marque (téléviseurs et montres connectées entre autres).
Les attaques américaines sur le groupe chinois n’ont pas été partagées par les autres grands pays occidentaux. Même au sein de l’alliance du renseignement « Five Eyes » composée des Etats-Unis, de la Nouvelle-Zélande, du Canada, du Royaume-Uni et de l’Australie, seule cette dernière a suivi la ligne de conduite américaine et interdit l’utilisation d’équipements chinois dans son réseau 5G (Huawei mais aussi ZTE). Les trois autres membres ont exprimé des réserves à ce sujet : au Royaume-Uni par exemple, malgré les réserves de certains élus conservateurs et d’une partie de la communauté du renseignement, l’entreprise chinoise est toujours autorisée à fournir des éléments « non centraux » du futur réseau 5G du pays.
Mais très rapidement l’équipementier suscite de plus en plus d’hostilité chez un grand nombre de pays occidentaux qui redoutent que ce poids lourd des télécoms ne serve de « cheval de Troie » à la Chine, et ne l’aide à espionner les puissances étrangères.
Huawei et la 5G en Europe
La 5G est la cinquième génération des standards pour la téléphonie mobile. Elle donnera accès à des débits dépassant ceux de la 4G, avec des temps de latence très courts et une haute fiabilité, tout en augmentant le nombre de connexions simultanées par surface couverte. Elle vise à supporter jusqu’à un million de mobiles au kilomètre carré soit dix fois plus que la 4G actuellement. D’abord prévue pour début 2020 en France, l’attribution des licences 5G est reportée à cause de la pandémie de Covid-19 et des suspicions d’espionnage industriel et politique qui planent autour de l’équipementier Huawei.
Source : https://www.lepoint.fr/monde/5g-singapour-choisit-nokia-et-ericsson-au-detriment-d-huawei-25-06-2020-2381763_24.php
L’Asie et plus particulièrement la Chine dispose de deux équipementiers : Huawei et ZTE ; l’Europe aussi avec Nokia et Ericsson. En revanche, les États-Unis n’ont pas de grandes sociétés spécialisées dans ce domaine et cherchent donc, dans un souci de concurrence et de sécurité nationale, à confier l’ensemble de l’architecture et de l’infrastructure 5G du pays principalement à des entreprises américaines. Un grand projet 5G a d’ailleurs été lancé fin 2019 avec des entreprises comme Dell, Microsoft et AT&T.
De 2009 à 2019, Huawei a investi plus de 13 milliards de dollars dans la recherche sur la 5G, notamment sur les puces, les matériaux, les algorithmes, les antennes et le refroidissement et détient plus de 20% de l’ensemble des brevets essentiels à la norme 5G et plus de 21.000 contributions, ce qui représente le chiffre le plus élevé de l’industrie. Au 20 février 2020, Huawei avait signé 91 contrats commerciaux pour la 5G avec les principaux transporteurs mondiaux, dont 47 en Europe, 27 en Asie et 17 dans d’autres régions, permettant au groupe d’expédier plus de 600.000 unités d’antennes actives 5G sur les marchés mondiaux. Mais les questions d’espionnage d’Huawei sur les grandes puissances viennent quelque peu contrecarrer les plans du géant chinois.
Le Royaume-Uni a décidé mi-septembre 2020, de ne plus acheter d’équipements à Huawei d’ici la fin de l’année et de complètement démanteler les antennes présentes sur son sol à horizon 2027.
Le ministère de l’Economie français avait promis, contrairement aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, de ne pas prononcer d’interdiction globale à l’encontre de l’arrivée du chinois Huawei dans la 5G. Mais la France aurait finalement manœuvré autrement pour arriver aux mêmes fins en annonçant dans un premier temps en juillet 2020 qu’elle allait accorder des autorisations aux opérateurs télécoms pour utiliser des équipements 5G, y compris ceux fabriqués par Huawei, pour des durées pouvant aller jusqu’à huit ans reconductibles. Par la suite, la France revient sur ses propos et annonce que ces autorisations seraient réduites à trois ans pour Huawei et qu’elles ne seraient pas reconductibles.
Après le Royaume-Uni et la France, c’est au tour de l’Allemagne de mettre en place sa défense face à au constructeur chinois. Il n’est pas question pour Berlin d’interdire officiellement Huawei, mais un projet de loi sur la sécurité informatique est en train de voir le jour et empêcherait à terme le géant chinois d’équiper le pays en 5G.
Ni le gouvernement français, ni le gouvernement allemand, n’ont interdit fermement à la firme chinoise de fournir des équipements 5G sur leur sol. Mais ces mises en place de réglementation visant à limiter et, à terme, à interdire l’activité de Huawei sur le sol européen ne sont pas bien reçues par le gouvernement chinois. Ces réglementations poussent le ministre du commerce extérieur à envisager des mesures contre les activités chinoises des deux fabricants européens d’équipements de télécommunications. Ainsi par exemple, des contrôles qui empêcheraient Nokia et Ericsson d’exporter des produits fabriqués en Chine vers d’autres pays, ou encore en cas d’exclusion formelle de l’Allemagne, des mesures de rétorsion à l’égard de l’industrie automobile allemande.
Source : https://www.latribune.fr/technos-medias/telecoms/smartphones-google-impose-de-severes-restrictions-a-Huawei-817758.html
Abraham Liu, représentant d’Huawei en Europe avait pourtant proposé des accords de « non-espionnage » à tous les pays souhaitant continuer de travailler avec le groupe chinois, sans succès. Il avait alors alerté sur le devenir du respect de la concurrence au niveau international en expliquant que ce genre de mesures de la part des européens et des américains n’étaient « pas seulement une attaque contre Huawei. C’est une attaque contre l’ordre libéral fondé sur des règles […] Maintenant, cela arrive à Huawei. Demain, cela peut arriver à n’importe quelle autre compagnie internationale. »
Tout dernièrement, le 1er octobre 2020, sur la demande d’Huawei, la Chine a entamé une procédure judiciaire contre Google pour abus de position de dominante considérant l’ingérence américaine comme le « parfait exemple de la piraterie moderne et des intimidations des Etats-Unis ».
Reste maintenant à savoir quelles seront les suites d’une telle procédure dans un contexte de guerre commerciale encore très tendue comme en témoigne le cas du réseau social chinois TikTok lui aussi interdit par les Etats-Unis pour des raisons de sécurité nationale et de suspicions d’espionnage.
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