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Hermès Paris, anciennement Hermès International est une société française œuvrant dans la conception, la fabrication et la vente de produits de luxe, notamment dans les domaines de la maroquinerie, du prêt-à-porter, de la parfumerie, de l’horlogerie, de la maison, de l’art de vivre et des arts de table. Fondée à Paris en 1837 par Thierry Hermès, l’entreprise Hermès, à l’origine une manufacture de harnais et de selles, appartient encore de nos jours majoritairement à ses héritiers.
Un peu d’histoire …
Initiée en 1837 par Thierry Hermès, alors sellier et harnacheur, la marque dispose d’une petite boutique d’équipements pour chevaux dans le Paris du XIXe siècle, non loin de la Madeleine. Récompensé par la médaille Première Classelors de l’exposition universelle de 1867, l’homme jouit trente ans plus tard d’une notoriété prestigieuse comptant parmi ses clients rois et présidents du monde entier, dont le tsar Nicolas II.
- En 1878, Charles-Émile Hermès prend la succession de son père à la tête de l’entreprise. Il va étendre les activités d’Hermès vers la maroquinerie, car dès la fin du XIXe siècle Hermès propose des sacs, pochettes et sacoches en cuir pour les cavaliers. Le « Sac haut à courroie » qui sortit en 1892 et permettait aux cavaliers de ranger leurs bottes et leurs selles est un gros succès. Cette réussite fait que de nombreuses têtes couronnées ou hommes d’état d’Europe et du monde veulent « s’offrir du Hermès ».
- En 1914, à la suite d’un voyage aux Etats-Unis, Émile Maurice Hermès rapporte le système de fermeture à glissière (ou fermeture Éclair) inventé aux USA et l’incorpore directement à la fabrication des sacs en France.
- Dans les années 50, Jean-Louis Dumas, issu de la sixième génération, arrive à la tête du maroquinier et fait d’Hermès une maison prestigieuse. En moins de 30 ans, il ajoute de nouveaux savoir-faire comme l’horlogerie, lance le mythique carré de soie Hermès et exporte son groupe à l’international.
Aujourd’hui c’est son petit-fils, Axel Dumas, qui dirige l’entreprise.
De la maroquinerie à la soie en passant par la mode, l’horlogerie et la décoration d’intérieur, Hermès est devenu en près de deux siècles la référence ultime d’un art de vivre raffiné, cultivant l’intemporalité au service d’un artisanat de haute qualité. Revendiquant une fabrication française, la maison de luxe fait perdurer des savoir-faire ancestraux, avec notamment près de 2.000 maroquiniers-selliers qui fabriquent à travers toute la France les pièces des sacs Hermès.
Hermès face à LMVH
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Dans les années 2000, le leader mondial du luxe était entré masqué au capital du célèbre maroquinier. En effet, pendant près de dix ans, Bernard Arnault a organisé la montée discrète de LVMH au capital du groupe Hermès, afin de s’emparer du maroquinier de prestige. En 2010, l’homme d’affaires surprend tout le monde quand le N°1 mondial du luxe annonce détenir 14,2% Hermès et être en mesure de monter à 17,1%, sans avoir informé Hermès ni les autorités boursières. Le groupe dirigé par Bernard Arnaud était ensuite monté à plus de 23%.
Pour ne pas attirer l’attention d’Hermès (dont les statuts obligent à rendre publique toute montée au capital de 0,5%) et éviter les déclarations légales, LVMH a utilisé comme intermédiaires trois banques ou filiales de grandes banques françaises (Natixis, Société Générale et Crédit Agricole), qui vont acheter des actions Hermès de façon détournée, via des swaps – i.e. des instruments qui permettent d’échanger des produits financiers.
Mais cette histoire étant révélée au grand jour, LVMH s’est vue sanctionnée en juillet 2013 d’une amende à hauteur de 8 millions d’euros, ce qui peut paraître ridicule pour une société qui a fait 29,15 milliards de ventes en 2013.
Hermès a toujours dénoncé cette intrusion comme une tentative de contrôle rampante, malgré les contestations de LVMH. Les héritiers familiaux de la maison ont multiplié les démarches pour résister à l’assaut du colosse, barricadant l’essentiel de leurs participations dans une holding-forteresse et investissant le champ judiciaire de plusieurs plaintes.
Si au final le groupe s’est retiré du capital de Hermès, on peut se demander si ce n’est pas LVMH qui ressort vainqueur de ce combat. En effet, l’opération Hermès aura rapporté quelques 3,4 milliards d’euros à LVMH : « Environ 2,4 milliards d’euros » liés à la cession des titres Hermès, qui ont gonflé « assez substantiellement le résultat de l’exercice », auxquels s’était ajouté un milliard d’euros de plus-value déjà digérée dans les comptes.
Hermès immunisé au Covid-19 ?
Hermès est traditionnellement perçu comme étant particulièrement résistant aux phases de ralentissement économique grâce à sa gestion minutieuse de la production et des stocks. Mais on ne peut s’empêcher de remarquer que Hermès fait bien mieux que ses concurrents face à la tempête créée par la pandémie du Covid-19. En effet, le chiffre d’affaires du groupe a reculé de 7,7% à taux de changes constants au premier trimestre, contre des baisses de 15% ou plus pour les autres du même secteur comme LVMH et Kering.
Au premier trimestre, le chiffre d’affaires consolidé s’est élevé à 1,506 milliard d’euros. Les ventes du sellier ont reculé de 11% en Asie, de 6% en Amérique, de 11% en Europe hors France et de 9% en France. Seul le Japon a connu une progression de 1% des ventes, « grâce à la fidélité de la clientèle locale ».
Hermès a décidé de modifier la proposition de distribution de dividende ordinaire pour en ramener le montant de 5,00 euros à 4,55 euros par action, soit un montant identique à celui versé en 2019.
Cependant, la marque de luxe s’est montrée méfiante face au deuxième trimestre qui a été impacté par la fermeture d’une partie significative du réseau. « Nous sommes prudents car au deuxième trimestre, beaucoup de magasins resteront fermés. Mais je reste confiant et optimiste », a affirmé Axel Dumas.
Prudence justifiée aux vues des résultats du premier semestre publiés le 30 juillet 2020. En effet, Au cours des six premiers mois de l’année, Hermès a vu son bénéfice net chuter de 55%, à 335 millions d’euros.
La fermeture de nombreux magasins et des sites de production dans le monde ont fait que les ventes d’Hermès ont plongé de 41%, à 982 millions d’euros. Sur cette dernière période, Hermès fait mieux que Kering (-43,5% eu T2) mais moins bien que LVMH (-38%).
Si la société ne donne pas de perspectives chiffrées pour la suite de l’exercice, Hermès met en avant sa « solidité économique et financière » et indique disposer d’une « trésorerie suffisante ». Elle confirme, « à moyen terme, un objectif de progression du chiffre d’affaires à taux constants ambitieux ».
En dépit de cette période difficile, l’avenir semble plutôt positif pour le groupe. En juin dernier, Hermès a enregistré son plus haut historique sur le Cac 40 à 786,2€. C’est une des rares valeurs qui est dans le positif sur une variation annuel. Depuis le 31 décembre 2019, Hermès a gagné en effet un peu plus de 10,5%.
Quid de la configuration technique ?
Sur le graphique en base hebdomadaire ci-dessus, on distingue avant tout que le titre Hermès présente un biais nettement haussier de façon empirique, témoignant ainsi de la solidité de la valeur en question à travers le temps.
Cependant, la marque de luxe n’a pu échapper à la crise globale du Covid qui lui aura valu une forte baisse entre février et mars dernier. On notera néanmoins que le titre fait partie des quelques titres qui ont d’ores et déjà réussi à dépasser leurs plus-hauts d’avant crise, puisque l’action a en effet marqué de nouveaux records dont un plus-haut historique le 5 juin dernier juste au-dessus des 788 euros.
Ainsi, tant que le point pivot situé sur les 615 euros (soit le retracement traditionnel de 6,8% de la dernière vague de hausse) ne sera pas nettement enfoncé, on privilégiera une reprise de la tendance haussière avec, après le dépassement de la zone des 790 euros, une extension possible vers la projection des 955 euros initialement.
Alternativement, un net passage en-dessous du point pivot des 615 euros invaliderait notre scénario haussier et conduirait à une correction vers le fort overlap situé autour des 465 euros dans un premier temps.
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Réalisé par Marc Dagher, avec l’aide de Anthony Morel