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POUR OU CONTRE LE VE ? IL Y A DE L’ELECTRICITE DANS L’AIR…

A ce jour, et en dépit des efforts conjoints pour inciter les usagers à se tourner vers d’autres moyens de transport (en commun, vélo, train…), la voiture reste celui utilisé par plus de 75% des Français pour se rendre au travail ou pour effectuer de nombreux trajets. Les questions de pollution, de prix, de recyclage reviennent sans cesse quand le sujet est abordé et font l’objet d’une certaine méfiance. Les prévisions du nombre de véhicules électriques (VE) vendus lors des prochaines décennies ne cessent d’augmenter, atteignant désormais 40% en 2030 et 95% en 2040.

Alors que les eurodéputés ont voté l’interdiction de ventes de véhicules thermiques à l’horizon 2035, d’autres pays comme la Norvège ont figé leur prescription à 2025. La voiture électrique fait quant à elle polémique en étant aussi de plus en plus pointée du doigt. Cette polémique est-elle réellement justifiée ? Est-elle vraiment la voiture de demain pour une démarche écoresponsable ? Quels sont les avantages et les inconvénients principaux de cette révolution dans le secteur ?

 

DE MULTIPLES AVANTAGES…

Peu coûteux sur l’entretien

La voiture électrique entraîne moins de dépenses chez le garagiste, le fonctionnement de son moteur étant bien plus simple que celui des voitures thermiques. Les VE ne sont en effet pas dotés de boîte de vitesses, plus généralement les pièces dites « en mouvement » sont moins nombreuses. Le véhicule thermique a besoin périodiquement de vidanges, de changements d’huile, de changements de plus nombreuses pièces d’usures y compris les plaquettes de frein. Les moteurs électriques ne comptent qu’une vingtaine de pièces contre plus de mille pour les diesels ou essences.

Réduire tous types de pollution

Le véhicule électrique n’émet pas de gaz à effet de serre lorsqu’il roule et son bilan global sur l’ensemble du cycle de vie intégrant la phase de construction, celle d’utilisation qui comprend les émissions de CO2 liées à la production de l’électricité et le recyclage, est dans la grande majorité des cas meilleur voire nettement meilleur que celui du véhicule thermique. En France c’est 77% d’émission de CO2 en moins et la moyenne européenne (UE 27) 63% de moins, selon une étude de Transport & Environnement en date d’avril 2020.  Le VE n’émet par ailleurs ni gaz polluant, ni particules liées au pot d’échappement ; seules demeurent les émissions de particules liées à l’usure des pneus et des plaquettes de frein, comme sur les véhicules thermiques. Enfin, par pollution, on entend aussi la pollution sonore. Le moteur des véhicules électriques étant silencieux, ils contribuent à rendre les villes plus calmes. Des progrès sont faits pour rendre plus écologique et responsable la production des batteries ainsi que leur recyclage. Les métaux tels que le nickel, le lithium, ou le cobalt sont par ailleurs en partie recyclables. De nombreuses rumeurs circulent autour de possibles métaux rares nécessaires à la construction des voitures électriques, or les batteries n’en contiennent pas et ceux nécessaires à la production de moteurs à aimant permanent sont aussi nécessaires dans la production de voitures thermiques.

Amélioration de la qualité de l’air

 Le débat public est lui souvent tourné vers les émissions de CO2 que produisent les voitures thermiques, oubliant une des vertus majeures que confère les voitures électriques : l’absence totale d’émission de polluant à l’échappement. Les véhicules à batterie ne rejettent rien et les véhicules hydrogène ne rejettent que de la vapeur d’eau. Selon Santé Publique France, la pollution de l’air extérieur est à l’origine de plus de 40.000 décès prématurés chaque année. Les transports jouent un rôle important dans cette pollution locale, la transition de la voiture thermique à la voiture électrique reste ici une très bonne solution.

De nombreux avantages financiers

Il existe de nombreuses primes pour aider les particuliers qui souhaitent acquérir un VE lors de cette transition. Emmanuel Macron a annoncé une prime à l’achat, pouvant aller jusqu’à 6.000 euros pour les véhicules électriques neufs coûtant moins de 47.000 euros, à laquelle s’ajoute dans certains cas une prime à la conversion dont le montant dépend de critères d’âge du véhicule remplacé et de revenu du foyer. Les régions peuvent elles aussi apporter des aides se comptant en milliers d’euros. Un des autres avantages cités par les constructeurs automobiles est que, sur le papier, une recharge électrique coûterait moins cher qu’un plein d’essence. Enfin, leur coût d’entretien est moindre, ce qui contribue à réduire légèrement leur décote par comparaison à celle des voitures thermiques.

De possibles futures restrictions

Le développement des ZFE (Zones à Faibles Émissions) est aussi à prendre en compte. Elles sont de plus en plus nombreuses et seront même obligatoires dans les agglomérations de plus de 150.000 habitants à partir de 2025. Pour les véhicules plus anciens, c’est une interdiction totale de rouler dans ces zones qui tend à arriver, les véhicules électriques n’y étant donc naturellement pas assujettis.

Un plaisir pour les amateurs de conduite

Un autre avantage pour les amateurs de conduite est qu’un moteur électrique permet d’avoir une accélération bien plus puissante grâce à son couple instantanément disponible, comme le montre la Tesla model S réalisant le 0-100 en 2,1 secondes. Sa batterie étant au plancher entre les deux trains roulants, son centre de gravité se trouve très bas et lui offre une excellente tenue de route. Certains conducteurs mettent aussi en avant l’absence de vibration. Un dernier avantage à la conduite, mais pas des moindres, est le freinage régénératif (transformation de l’énergie cinétique en énergie électrique) qui permet de « laisser » le véhicule ralentir en levant le pied de l’accélérateur.

Des batteries de plus en plus sûres

De nombreux « anti-VE » tendent à vouloir semer le trouble en remettant en cause la fiabilité des batteries ainsi que le risque d’incendie inhérent. La durée de vie d’une batterie se compte en cycles de recharge, les batteries utilisées par la plupart des constructeurs automobile (lithium-ion) peuvent effectuer entre 1.000 et 1.500 cycles. En moyenne pour un véhicule faisant 15.000 kilomètres par an, la durée de vie est donc comprise entre 15 et 20 ans. De plus, les batteries peuvent effectivement prendre feu par suite d’un emballement thermique, mais les constructeurs ont mis en place de nombreuses protections, que ça soit dans les cellules des batteries ou dans le battery management system. Le risque reste donc très rare, et Tesla l’a même illustré lors d’une étude : sur la période 2012-2020 aux Etats-Unis il y a 11 fois moins d’incendie sur les VE que pour la moyenne des véhicules thermiques.

 

 

… MALGRE QUELQUES INCONVENIENTS

Si la voiture électrique peut paraître une bonne alternative à la voiture thermique, elle vient malgré tout avec son lot d’inconvénients, et certains viennent même jusqu’à dire que ce ne serait pas une solution durable envisageable.

Un réel avantage financier ?

L’inconvénient le moins connu pourrait bien être le coût de recharge du véhicule. En effet, les « économies à la pompe » sont souvent l’un des atouts les plus mis en avant par les constructeurs, l’Etat, et la population en général. Cependant, d’après une expérience menée par Le Figaro, si l’on ajoute la variable « autonomie » au calcul, il serait alors moins cher de rouler en diesel qu’en électrique. Et si cela peut sembler inconcevable pour les pro-électriques, c’est d’autant plus vrai dans un contexte de crise énergétique actuelle.

Un chargement plus fréquent et compliqué

Une variable aussi bien souvent oubliée est l’autonomie. En effet, les voitures électriques ont une autonomie bien plus faible que les voitures thermiques, allant en moyenne de 150 à 600 kilomètres. Il ne serait donc même pas possible de faire un trajet de vacances sans recharge. Pour comparaison, un véhicule diesel de nos jours peut parcourir entre 800 et 1.200 kilomètres en moyenne. De plus, avec la cartographie actuelle, les bornes de chargement sont bien moins nombreuses que les pompes à essence traditionnelles, et pourraient très vite être saturées à terme avec un parc roulant de VE important. En effet, à cause du temps de charge nécessaire et du nombre de bornes, il est possible de voir des zones de chargement totalement occupées, notamment aux heures de pointe.

Un coût non négligeable

Les voitures électriques sont plus coûteuses, notamment parce que plus récentes. En effet, en raison de la nouveauté de cette technologie et des avantages écologiques, les constructeurs n’hésitent pas à les vendre au prix fort. Chez Peugeot par exemple, pour acheter la dernière 208 dans sa version électrique, il faut compter plus de deux tiers du prix en plus par rapport à sa version thermique. La faible décote jouant ici en défaveur de l’usager, qui paiera donc plus cher un VE d’occasion. Cet écart de prix est particulièrement paradoxal avec, d’un côté, un état qui souhaite absolument changer son parc automobile en passant en partie par des sanctions pour les conducteurs de voitures traditionnelles, et de l’autre, une population qui n’a absolument pas les moyens ni de changer de véhicule pour du neuf, ni d’acheter sur le marché de l’occasion.

Une voiture pas si verte

L’un des arguments les plus mis en avant par les « anti-VE » serait que les batteries des voitures électriques auraient un impact écologique négatif significatif du fait de leur composition. En effet, elles contiennent notamment des métaux lourds et des polluants qui peuvent être nocifs pour l’environnement. Produites à grande échelle sur des centaines de millions de voitures, ces batteries pourraient entraîner des conséquences néfastes sur la biodiversité et l’écosystème. Certes, cet impact est supposé moindre par rapport à celui des autres véhicules, mais si l’on cherche une véritable alternative totalement efficace, le VE ne serait donc pas la panacée.

Un impact négatif sur les emplois

Les voitures électriques sont différentes des voitures thermiques en beaucoup de points, et notamment dans la fabrication. Ce sont des véhicules qui nécessitent 40% de main-d’œuvre en moins, et beaucoup moins de pièces. Bien sûr, de nouveaux emplois seront créés notamment dans le recyclage des batteries qui est un réel enjeu, mais d’après certaines études la balance pèserait quand même vers une perte d’emplois plus importante, avec notamment un gros impact sur les équipementiers automobiles.

 

EN CONCLUSION

Si la voiture électrique semble être une bonne alternative aux voitures thermiques, elle n’est pas pour autant totalement exempte de défauts, qui pourraient l’empêcher d’être une véritable réponse durable pour le moment. Néanmoins, il est possible d’y voir une solution sur le court-moyen terme.

La voiture à l’hydrogène pourrait être une autre option à exploiter. Elle vient en effet concurrencer la voiture électrique, avec une plus grande autonomie de route, un plein en quelques minutes, et pas de pollution à l’usage. Mais comme sa consœur électrique, elle a aussi son lot de défauts, avec peu de modèles disponibles pour le moment, et une fabrication d’hydrogène peu écologique elle aussi.

Si chaque problème est censé avoir une solution, il semblerait que la voiture parfaite n’ait pas encore vu le jour et, très vraisemblablement, qu’elle n’existe pas. Il faudrait donc faire le bilan de chaque poste et hiérarchiser les priorités…

 

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