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BITCOIN ET SALVADOR : LE REVERS DE LA MEDAILLE ?

Le 7 septembre dernier, le Salvador, par le truchement de son président Nayib Bukele, devenait le premier état à reconnaître le bitcoin comme une monnaie légale en plus du dollar. Les commerçants, restaurants, entreprises, et même l’état sont donc maintenant obligés d’accepter son utilisation comme moyen de paiement. L’objectif était alors de favoriser les envois de transfert d’argent vers le Salvador effectués notamment par la diaspora exilée aux Etats-Unis. Selon Reuters, cela représenterait un peu plus de 23% du Produit Intérieur Brut du Salvador, soit 5 milliards d’euros environ. Le bitcoin ayant perdu plus de 70% depuis son sommet autour des 68.000 dollars, comment l’adoption de la cryptomonnaie phare a-t-elle tourné pour le pays ?

 

FIN DE L’EUPHORIE

Afin de mener à bien le projet, le Salvador a mis en place une application qui permet à ses habitants d’utiliser le bitcoin, téléchargée déjà par 4 millions de personnes sur un total de 6,6 millions, soit plus de 60% de la population. Or, c’était sans compter sur la volatilité ni la fragilité de la cryptomonnaie reine. En effet, quand ces mesures ont été prises, il était question d’un bitcoin à 45.000, voire jusqu’à 68.000 dollars. À l’heure actuelle, le bitcoin est retombé autour des 20.000 dollars, ce qui a repoussé les nombreux projets que le président voulait mettre en place. Selon la banque centrale salvadorienne, moins de 2% des envois d’argents des émigrés ont été faits en cryptomonnaie. Carmen Meija, une étudiante de 22 ans, a au début utilisé la cryptomonnaie avant de déclarer : « Mais au train où vont les choses, je n’ai plus confiance, et j’ai même supprimé l’application ».

Le président n’hésite pas à montrer son enthousiasme sur Twitter quant à la chute du bitcoin en tweetant des phrases comme « buy the dip », soit « acheter les creux ». Il a d’ailleurs lui-même racheté 80 bitcoins aux alentours de 19.000 dollars, amenant le total du pays a plus de 2.350 bitcoins achetés sur les douze derniers mois.

L’adoption du bitcoin au Salvador a aussi refroidi les principaux organismes mondiaux, à l’instar du FMI. Le Salvador était en effet en négociation avec l’instance monétaire pour un prêt d’un montant de 1,3 milliard de dollars, le pays étant en risque de défaut avec une dette dépassant 80% du PIB. Prêt que le Fonds Monétaire International n’a donc pas pu accorder.

 

BITCOIN CITY : LE PROJET FOU DE NAYIB BUKELE

Il s’agirait en effet de la première ville dédiée entièrement au bitcoin. Le président a fait appel à l’architecte Fernando Romero pour imaginer une ville futuriste de 7.466 hectares qui se situerait dans le sud-est du pays, et en ferait un paradis pour toute la crypto-sphère.

La forme de la ville serait ronde pour rappeler la pièce de monnaie, l’écologie sera privilégiée en mettant en avant des voies piétonnes et des pistes cyclables notamment.

Une moitié du projet serait consacrée à la construction de pavillons résidentiels tandis que l’autre moitié proposera diverses commodités en faveur de l’enseignement, de la santé et du commerce. Une grande place publique avec un B, comme Bitcoin, sera créée pour accueillir des rassemblements publics.

Toutefois, comme le précise le site actualnewsmagazine.com « L’emblématique projet Bitcoin City a été annoncée en novembre de l’année dernière ; il serait en partie financé par la vente d’obligations volcaniques Bitcoin d’un milliard de dollars, le premier produit de dette souveraine en cryptomonnaie au monde. Le produit de la dette était un centre d’attraction au plus fort du marché haussier. Cependant, plusieurs retards dans le passé et un ralentissement du marché baissier ont jeté une ombre d’incertitude.

Le mois dernier, le directeur de la technologie de Bitfinex, Paolo Ardoino, a déclaré à Cointelegraph qu’ils attendaient d’abord une licence de délivrance du gouvernement, qui serait accordée après l’adoption du projet de loi sur les valeurs mobilières numériques prévu pour septembre. Cependant, il n’y a eu aucune mise à jour sur le lancement de l’obligation Bitcoin à la mi-octobre. »

 

 

LE REVERS DE LA MEDAILLE ?

Si adopter une cryptomonnaie comme monnaie légale dans un pays semble être un bon moyen de gagner en autonomie en plus d’être novateur, il y a quand même plusieurs risques et inconvénients.

  • La première barrière à cette mesure peut être la mise en place de cette nouvelle monnaie. Comme vu plus haut, une application a par exemple dû être créée au Salvador afin de permettre aux habitants de payer en bitcoin.
  • Un problème se pose quant aux interactions financières avec d’autres pays. Si le Salvador décide que le Bitcoin est une monnaie légale, c’est loin d’être le cas pour l’ensemble de ses voisins. S’il doit y avoir un quelconque règlement, il faudra revenir sur une monnaie « traditionnelle », détenue aussi par la contrepartie. C’est donc un projet qui nécessitera à termes l’adoption par d’autres pays.
  • Adopter une cryptomonnaie comme monnaie légale est une première. Le monde des cryptomonnaies s’est bien développé ces dernières années, et a gagné au fil du temps beaucoup de visibilité, au point que même les personnes peu familières au monde de l’investissement en ont entendu parler, voire savent de quoi il s’agit. Néanmoins, cet écosystème laisse encore planer le doute et l’incertitude chez la plupart des ménages, rendant le projet du Salvador compliqué à faire valoir. Une enquête réalisée par la Chambre du Commerce et de l’Industrie du Salvador indique que 86% des magasins n’ont jamais effectué une vente en bitcoin. Ce problème se fait aussi ressentir à l’international, car ce n’est pas quelque chose qui inspire confiance aux différentes institutions financières extérieures, rendant difficile les projets conjoints.
  • Dernier inconvénient, et non des moindres, difficilement maîtrisable, même avec la démocratisation des cryptomonnaies : la volatilité. Le Bitcoin est connu pour être un actif particulièrement volatil, et le Salvador a vu ses premiers bitcoins achetés perdre 70% de leur valeur jusqu’à aujourd’hui, mettant le pays en difficulté financière. En janvier dernier, le Fonds Monétaire International exhortait le Salvador de renoncer au bitcoin pour cette raison précise, soutenant dans le même temps l’idée de méfiance envers ce projet.

 

CONCLUSION

Annoncé pourtant comme tel, le projet d’adoption par le Salvador du Bitcoin comme monnaie nationale ne peut pas être considéré comme révolutionnaire en l’état actuel des choses. Certes, le timing n’aura pas été des plus cléments, avec un BTC qui avoisinait alors ses plus-hauts autour des 68.000 dollars en novembre 2021, et qui a depuis perdu plus de 70% de sa valeur (dernier cours autour des 19.300 dollars au 17 octobre 2022, soit près d’un an après). Par ailleurs, un tel projet ne saurait être efficace que s’il fait des émules, afin en effet de pouvoir également être profitable aux échanges internationaux or, à ce jour, aucun autre pays n’a suivi le chemin ouvert par Nayib Bukele.

Néanmoins, on notera que le paiement en bitcoins peut se faire aujourd’hui dans des hôtels en Thaïlande, au McDonald’s de la ville de Lugano en Suisse, chez le concessionnaire LG en France ou encore sur certains sites à travers le monde. Il est encore trop tôt pour valider la démocratisation de cette révolution monétaire, mais il est également trop tôt pour dire que ce n’était qu’un effet de mode…

 

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